C'est parti pour la 3e partie de notre fil sur la petite histoire subversive et populaire de l'école, avec les conséquences sur le syndicalisme, la pédagogie et le système éducatif… pic.twitter.com/5leL6HBWvp

— QuestionsdeClasse(s) (@Questions2C) 12 novembre 2018

On va commencer par les conséquences pédagogiques, que @louisetourret vient de présenter dans un article sur https://t.co/T4GPimMhgM en s'appuyant sur le documentaire Révolution école (1918-1939) https://t.co/wFlpGHso7D pic.twitter.com/cTfBUD1z8y

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L’Éducation nouvelle se veut en effet une réponse pédagogique à la folie de la boucherie militaire. Il s'agit de tourner la page de la "pédagogie noire".

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C'est moins l'apparition de nouvelles méthodes – la plupart ayant été mises en pratique avant la guerre – que la volonté de créer une "internationale" des pédagogues qui donne une impulsion à ce mouvement. En 1921 la Ligue internationale pour l’Éducation nouvelle est créée

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Le congrès fondateur se tient en août 1921 à Calais. Henri Wallon écrira « Ce Congrès était le résultat du mouvement pacifiste qui avait succédé à la Première Guerre mondiale. Il avait semblé alors que pour assurer au monde un avenir de paix

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rien ne pouvait être plus efficace que de développer dans ls jeunes générations le respect de la personne humaine par 1 éducation appropriée. Ainsi pourraient s'épanouir ls sentiments de solidarité et de fraternité humaines qui sont aux antipodes de la guerre et de la violence. »

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On trouve à ce congrès A. Ferrière (Suisse) M. Montessori (Italie), Jean Piaget (Suisse), AS Neil (G.B.). Ce sont avant tout des scientifiques mais pas des instituteurs ou institutrices de base… pic.twitter.com/mxpqo8PQVJ

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D'autres expériences plus populaires sont menées, comme celle des maîtres camarades de Hambourg, d'inspiration libertaire. Ces expériences, les efforts de la Ligue, attirent de jeunes enseignant.e.s, comme Célestin Freinet. pic.twitter.com/1JaeAm4n9t

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Il va véritablement être au croisement de 2 héritages celui de l'éducation nouvelle et celui du syndicalisme révolutionnaire, et il va tenter d'en faire une synthèse, "l'école du peuple"

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Il salue les avancées pédagogiques de l'éducation nouvelle mais en souligne aussi les limites et leur éloignement du peuple. Au syndicalisme, il reproche le manque d'audace révolutionnaire en matière pédagogique…

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Comme beaucoup, il adhère à la CGT après la guerre et en particulier à la Fédération de l'enseignement, en hommage à l'engagement antimilitariste de ses militant.e.s. C'est aussi au sein du syndicat qu'il se familiarise avec d'autres méthodes pédagogiques (les classes promenades)

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Comme beaucoup, il adhère à la CGT après la guerre et en particulier à la Fédération de l'enseignement, en hommage à l'engagement antimilitariste de ses militant.e.s. C'est aussi au sein du syndicat qu'il se familiarise avec d'autres méthodes pédagogiques (les classes promenades)

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et qu'il recrute les futur.e.s adhérent.e.s de son mouvement. Il collabore régulièrement à la revue L’École émancipée où il rend compte de sa participation aux congrès de la ligue (là je vous renvoie au livre Célestin Freinet, le Maître insurgé chez @libertalia pic.twitter.com/nUDYJH9PoN

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Plus que la légende d'une pédagogie née de sa blessure de guerre et de son handicap, c'est dans le creuset syndical que la pédagogie Freinet s'enracine vraiment (il faudra reparler de cette "légende" et de son origine sous la plume d'Elise Freinet…)

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Ce rôle du syndicat nous permet de passer au deuxième aspect de ce fil, les conséquences syndicales de la guerre. Partout, le mouvement ouvrier se soulève, imitant la révolution bolchevique. La CGT connaît un afflux de membres (2 millions)

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mais les partisans de l'Union sacrée (Jouhaux) restent aux commandes. Quant à la FNSI (CGT enseignement) elle débat son adhésion à la IIIe internationale (bolchevique). L'esprit libertaire qui y domine lui fait refuser "une discipline de fer confinant à la discipline militaire"

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La FSI décide de s'ouvrir aux professeurs du second degré et se prononce "en faveur d'un syndicat unique groupant toutes les catégories de, avec création de comités d'études pour ces diverses catégories" la fédération devient la FMEL Fédé des membres de l'enseignement laïque

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Mais dans le même temps, le congrès des Amicales (regroupements professionnels très modérés) décide de sa transformation en Syndicat national des instituteurs (SNI),

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Pour écarter les incontrôlables de la FMEL la direction mise sur les ex-amicalistes (et leur structuration en S1, S2, S3, si, si…)
la CGT veut faire campagne pour que les fonctionnaires puissent bénéficier du droit syndical qui leur est toujours interdit.

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Cela lui permet aussi d'admettre en son sein la Fédération des fonctionnaires et de réclamer "l'union des organisations d'instituteurs", comprendre écarter la FMEL.

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De son côté, le gouvernement accentue la répression contre les syndicalistes les plus actifs. Louis Bouët est le 3e secrétaire fédéral révoqué du fait de son activité syndicale après Nègres (1907) et Hélène Brion (1918). En moins d'un an, on compte 7 révocations…

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Vient le temps de la scission (CGT réformiste / CGT-U communiste), la FMEL devient la FUE (Fédération unitaire de l'enseignement), structure qui restera hostile à la bolchevisation progressive de la CGT-U

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Il faudra attendre 1924 et la victoire du Cartel des gauches pour que le syndicalisme des fonctionnaires soit "toléré", mais la FUE devra encore batailler pour obtenir la réintégration des sanctionné.e.s…

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Enfin, la guerre a des conséquences sur le système éducatif français avec la mise en place de "l'école unique"… Une même école pour tous (et pas toutes, là c'est volontaire…)

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à l’initiative des "Compagnons de l'Université nouvelle" et de l'Association Nationale pour l'Organisation de la Démocratie. Ces universitaires se mobilisent pour en finir avec la ségrégation scolaire de l'école de Jules Ferry :

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"Les pères ont veillé dans les mêmes tranchées, partout où cela est réalisable, les fils peuvent s'asseoir sur les mêmes bancs".

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"Un peuple qui s'est uni dans la guerre ne peut être divisé dans la paix" déclare-t-il encore "Nous voulons un enseignement démocratique. Le nôtre en réalité ne l'était pas, bien qu'il se donnât beaucoup de mal pour le paraître.

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La vraie démocratie, c'est la société qui a pour règle l'intérêt général, où les hommes ne vivent pas comme s'ils étaient de diverses origines, mais où chacun collabore, dans la mesure de ses forces et de ses aptitudes, à assurer les tâches communes,

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où la seule hiérarchie est celle du mérite et de l'utilité" (Les Compagnons. "L'Université Nouvelle.t.1, p. 21.)

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Il faudra reparler des débats entre ces partisans de l'école unique, l'extrême droite, l'Action française en tête, farouchement hostile, et les syndicalistes réticents sur le principe (voir le débat Buisson / Guillaume dont nous parlera @jcbuttier mieux que moi)…

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Mais, en 1932, l'enseignement scolaire public cesse d'être payant (mais on crée un examen d'entrée en 6e…) c'est une première entaille dans le système scolaire instauré par Ferry… Une autre conséquence de la guerre…

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