Nous relayons un texte de Francis FERRÉ paru sur le site A contretemps.

[… ] La situation est désormais la suivante : tout se passe comme si chaque élève devait jouer une partie d’échec avec un logiciel de deeplearning et tâcher de la gagner sans qu’on lui laisse le seul avantage dont il dispose objectivement : la connaissance qu’il a de lui-même et de ses désirs. Or, même avec ce léger avantage, la victoire est quasi-impossible, pour Kasparov inclus. En conséquence, pour que les élèves aient ne serait-ce qu’une chance de bénéficier d’un rapport de forces équitable, il faudrait que chacun d’entre eux dispose d’un logiciel prenant en compte leurs intérêts et leur subjectivité et qui soit suffisamment puissant pour se confronter aux différents logiciels utilisés par les formations de leurs choix. Ce qui relevait il y a encore vingt ans de la science-fiction est devenu réalité, une réalité qui en dit long sur des enjeux dont toute réflexion politique fondée sur les moyens bien faibles de l’intelligence humaine doit désormais tenir compte : c’est clairement la capacité délibérative d’une telle intelligence qui se voit radicalement niée.

Extrait du texte à lire in extenso ici : http://acontretemps.org/spip.php?article670