Succès de librairie, films, création d’éco­les hors contrat, projets d’établissements « différents » dans le public… Les pédagogies alter­na­tives connaissent, depuis quelques années, un regain d’intérêt certain mais, souvent, peu discriminé. Montessori, Steiner, Freinet, Summerhill et Colibri autant de noms éveillant l’espoir ou la défiance. Enfants épanouis ou futurs inadaptés ? Liberté ou laisser faire stérile ? Éducation pour tous ou petit paradis pour privilégiés ? Questions légitimes mais oubliant largement que ces diverses pédagogies n’ont souvent que leur opposition au modèle dominant en commun. Loin d’être seulement techniques, ces diver­gences renvoient à un problème fondamentalement politique : pour quel rôle dans quelle société élevons-nous nos enfants ? Quelquefois explicite, parfois dissimulée, souvent inconsciente, cette face politique de la péda­go­gie apparaît dans les choix de recru­tement des élèves (sélection ou non par l’argent, le niveau, le compor­tement…), dans les contenus enseignés, la relation aux épreuves académiques, le statut juridique des établissements et leur mode de gouvernance, les modes de régulation, le type de réussite individuelle ou collective recherché…

Praticiens, parents, élèves d’hier ou d’aujourd’hui, simples passionnés, c’est à participer à la repolitisation du débat sur les enseignements alternatifs que le collectif Question de Classe(s) vous invite. Vos témoignages, réflexions, analyses nous aiderons à construire le dossier de la revue N’Autre école consacré aux pédagogies alternatives. N’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos projets.