Cela peut sembler dérisoire, voire appartenir au registre de la récupération. Mais oui, l’éducation est la meilleure arme contre les « fous sanglants » dirigés par des pas-fous-du-tout (également sanglants mais, quant à eux, calculateurs : cette branche sunnite et du clan Hussein de l’appareil d’Etat irakien relookée en Daesh).

Ce qui nous paraît dérisoire, ce sont les bombements de torse, déclarations martiales et autres larmes de circonstance. Des paras qui patrouillent mollement dans la rue, quel terroriste cela va-t-il impressionner, sérieusement ? Les grandes phrases sur l’horreur, « combien de divisions » ?
Et si le renseignement et l’infiltration des groupes terroristes peut, elle, produire des effets, on sait bien qu’elle a ses ratés, des ratés consubstantiels : le « facteur humain » fait louper les enquêtes (et pas mal d’attentats aussi heureusement) et un quadrillage efficace n’est simplement pas pensable, sauf à mettre 7 milliards d’individus « sous le radar ».

Alors oui : apprendre à lire, écrire, compter, certes, mais surtout à PENSER. Que, dans les détails du quotidien ou dans les questions fondamentales, dans un conseil coopératif ou un atelier-philo, on échange points de vue et arguments, et que chacun puisse se rendre compte que l’Autre est l’interlocuteur : insupportable quelquefois, ennuyeux souvent, mais indispensable, une partie de soi finalement, car c’est son regard qui me constitue, c’est sa parole qui entend la mienne avant que d’y répondre.

Accessoirement, diffuser aussi les connaissances sur les QUESTIONS VIVES : difficile de se dire que les conflits actuels du Moyen-Orient ne sont pas, dès le cycle 3, l’objet d’activités d’apprentissage qui permettraient aux élèves ce qui se passe derrière la logomachie islamiste ; en mesurant la degré de complexité du discours à l’âge des élèves, on peut donner des clés qui font descendre de leur piédestal les « grands héros » des aventures guerrières (c’est d’ailleurs à faire avec toutes les promoteurs de massacres). Si on faisait de l’histoire-géo une discipline vitale ?

Et si le FAIT RELIGIEUX était enseigné ? Je n’ai pas vu d’élève connaissant le différent chiites/sunnites, par exemple. Et peu ont fait le rapprochement avec « nos » guerres de religion (bien vite parcourues, non ?).

Bref, il y a à faire. En termes d’éducation (et de formation des enseignants, à vos bouquins camarades !). Cela ne garantira pas un prochain attentat, certes. Mais largement mené, cela peut réduire le cercle des attirés.
Le reste est hors de notre pouvoir, et hors du pouvoir de quiconque. Cultivons donc notre jardin éducatif, ce ne sera pas si mal, et il y a du travail !