Contre

« Rien ne peut venir de bien d’un gouvernement qui… que … »

Objection : même le mariage pour tous ? N’oublions pas que la loi Veil est une initiative de Giscard d’Estaing, pas vraiment un progressiste. « Ah oui, mais l’éducation ce n’est pas pareil. » Regrette-t-on ce qu’il y avait avant la loi Haby – un ministre de droite ?

« La réforme du collège n’est pas une vraie démocratisation. »

Objection : pour démocratiser vraiment, il faudrait jouer sur la carte scolaire (voire l’habitat), promouvoir les pratiques coopératives, transformer l’évaluation, avoir le souci d’un enseignement qui ait du sens et qui soit explicite pour les enfants des classes populaires, se rapprocher de leurs parents… explosion et retour en arrière garantis, car nos collègues en sont souvent bien loin.

« L’interdisciplinarité, c’est du n’importe quoi. En fait, c’est la casse des savoirs, au bénéfice du patronat ».

Objection : l’interdisciplinarité, c’est comprendre au pluriel, et donc redonner du sens. C’est déjà un peu là (histoire-géo, liens histoire-français, histoire des arts, enseignement intégré des sciences et des techniques). Ca intéresse les élèves, les profs, pourquoi s’y refuser ? Et le patronat se satisfait bien du statu quo, dans lequel ses enfants se retrouvent.

Pour :

« La réforme va permettre de lutter contre les inégalités. »

Objection : il en faudra beaucoup plus ; quelques heures différentes ne suffiront pas pour redonner le goût d’apprendre à ceux qui se sentent très loin de l’école. Le sens de la modestie manque visiblement à nos gouvernants, qui présentent le moindre train de réformes comme une formule magique.

« Les enseignants ont tout à gagner de cette transformation de leur métier, de maître instruit à praticien réflexif et membre d’un collectif de travail. »

Objection : peut-être, mais c’est dur de changer de métier dans le même métier ! On a mis dix ans pour le faire en Finlande, la même durée est prévue en Suisse ; plutôt que des annonces, si on programmait (sic) des chantiers au long cours (re-sic) ?

« Les langues anciennes et vivantes n’ont rien à craindre, l’objectif est juste d’éviter les ‘classes-CAMIF’ ».

Objection : certes le latin et le grec sont des paravents sociaux, les classes bilangues aussi, mais ce ne sont que des épiphénomènes. Combattre l’entre-soi appelle d’autres remèdes – pas faciles à trouver dans notre temps de « goût pour l’inégalité »- que ces coups de canif juste propres à éveiller la rage des réactionnaires et des corporatistes.