Contre la réforme des collèges, un bloc syndical, allant de Sud au Snalc et où l’élément central est le Snes, a signé le 3 avril un communiqué dénonçant la mise en place des « hiérarchies intermédiaires » et « l’autonomie des établissements », brandissant la menace de la grève (http://www.snes.edu/Reforme-du-college-28378.html).
La réforme du collège est un sujet en soi, et le but de ces quelques lignes n’est pas de la défendre. Mais si on la critique, que ce soit avec de vraies raisons, et dans le but de changer cet étage d’un système scolaire très dur à vivre pour les enfants des classes populaires et leurs familles, plus encore en France que dans les pays comparables.

Questionnons les motifs invoqués par ces syndicats :

L’autonomie des établissements, traditionnellement vécue comme l’entrée du loup libéral dans la bergerie « républicaine ». Faudra-t-il défendre éternellement le centralisme, caractéristique nationale depuis des siècles?
Et que sont ces hiérarchies intermédiaires ? Les professeurs coordonnateurs de niveau des REP +, peu nombreux et qu’on peine à recruter ? Les professeurs principaux des collèges, les directeurs d’école, les CPE, les conseillers pédagogiques de circonscriptions, les formateurs, etc, tous corps ou missions qui existent déjà ? Tous ces métiers, où les avantages salariaux sont minces ou inexistants, quels redoutables pouvoirs ont-ils sur leurs collègues ?
On peut d’ailleurs se demander si ce qualificatif ne conviendrait pas mieux aux représentants syndicaux, qui eux ont du pouvoir (mutations)… ?
Ce communiqué s’explique sans doute par la montée des syndicats corpo ou de droite aux dernières élections professionnelles. Comme en politique où les partis traditionnels courent derrière le FN, les syndicats de l’enseignement majoritairement classés à gauche rejoignent des positions conservatrices dures, attisant les appréhensions des personnels.

JP Fournier