La Pakistanaise Malala Yousafzaï, rescapée d’une agression sauvage en 2012 menée par des talibans, et militante pour le droit à l’éducation a reçu le Prix Nobel de la paix 2014 avec l’activiste indien Kailash Satyarthi.

Grièvement blessée par balles en 2012, Malala avait été soignée au Pakistan puis transférée au Royaume-Uni, où elle a poursuivi ses traitements et vit aujourd’hui, à 17 ans, avec sa famille à Birmingham.

Son combat commence en 2007, lorsque les talibans imposent leur loi dans la vallée de Swat, jusque-là paisible région touristique. Du haut de ses 11 ans, Malala, fille d’un militant pacifiste et directeur d’école et d’une mère illettrée, alimente un blog sur le site de la BBC en ourdou, la langue nationale. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle y décrit le climat de peur régnant dans sa vallée et sa privation d’école par les talibans.

Le nom de cette gamine pleine de sang-froid, amoureuse des livres et du savoir, commence à circuler à Swat, puis dans le reste du pays lorsqu’elle remporte le premier prix pakistanais pour la paix. Les talibans, délogés de la vallée par l’armée en 2009 décident alors d’éliminer celle qu’ils accusent de véhiculer “la propagande occidentale”.

L’attaque contre l’écolière aura l’effet inverse : elle choque au Pakistan et à l’étranger

Les cercles islamistes voient en elle un “agent des Etats-Unis” ou “de l’Occident”, créé pour corrompre la jeunesse et propager une culture anti-islamique.

L’adolescente, dont le coin de la bouche demeure paralysé, répond avec dignité à ses détracteurs, affirmant, comme en été 2013 au siège de l’ONU, que “la plume est plus forte que l’épée”.