Les résultats publiés dans la nouvelle étude de l’INSEE sur les difficultés de lecture en France (voir ici) ont de quoi inquiéter : en 2011, 16 % des personnes de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit, et pour 11 % ces difficultés sont graves ou fortes.

Quant aux plus jeunes, 4,4 % de la population des jeunes de 18 ans sont en situation d’illettrisme selon les évaluations du ministère de l’éducation, qui souligne que ce chiffre tend plutôt à diminuer. Au total un jeune sur dix est “en difficulté de lecture” : le ministère souligne que la proportion atteint 30 % pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, 50 % en Guyane et 75 % à Mayotte (ce qui confirme par ailleurs la réalité de l’école coloniale…).

Ces résultats très faibles questionnent donc le système éducatif. Mais certainement pas à la manière dont les réac-publicains veulent nous le faire croire. Ils sont au contraire un démenti pour tous les nostalgiques de l’école d’hier qui prônent le retour au système ségrégatif des années 1950.

Tout d’abord parce qu’ils démentent les projections catastrophistes de certains (20, 30 % d’illettrés…). Mais surtout parce que ce sont bien les générations qui ont connu cette école “de la dictée et du certif” qui sont les plus touchées par l’illettrisme ! comme le montre le tableau ci-dessous

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La proportion de personnes qui peuvent être considérées comme illettrées parmi les 18-65 ans 1 est passée de 9 à 7 % entre 2004 et 2011, indique une étude réalisée par l’Insee. Au total, 2,5 millions d’adultes sont dans ce cas. 1 % de la population n’a pas pu passer les tests à cause d’une maîtrise insuffisante du Français.

Contrairement à un discours fréquent, les générations récentes sont mieux formées : les difficultés en lecture et en écriture augmentent avec l’âge. Un quart des personnes nées entre 1946 et 1951 sont dans ce cas, contre moins d’un dixième de personnes nées après 1987. Comme l’indique l’Insee, la baisse de la part de personnes illettrées résulte de la disparition dans l’échantillon de générations nées avant 1946 entre l’enquête de 2004 et celle de 2011.

En revanche, l’Insee note que la part des personnes à l’aise en calcul (80 % de bonnes réponses) a diminué de 32 à 30 % entre 2004 et 2011. L’institut impute cette évolution à l’effet du vieillissement de la population (la part des générations anciennes, moins formées, augmente) et à l’usage plus important d’outils informatiques dans la vie quotidienne.

(source : Centre d’observation de la société)