En terminale, dans une classe à examen, il peut sembler difficile de se lancer dans des démarches longues et exigeantes de socio-construction des savoirs. Le pari peut paraître d’autant plus risqué que la maîtrise des travaux en groupes autour de mini-projets n’est pas aisée. Il n’en demeure pas moins qu’il est toujours possible d’essayer de mettre en place des stratégies moins lourdes de mise en activité des élèves. L’objectif est de concevoir des activités qui soient proches des attendus du bac.

Analyse et problématisation d’un sujet :

Il est possible de commencer l’étude d’une notion ou d’un groupe de notions à partir d’un sujet de dissertation type bac. Il faut faire attention à ce que le sujet choisi puisse être relié facilement à des situations significatives pour les élèves.
Il s’agit alors d’animer une séance d’une heure à deux heures par exemple sollicitant la participation du groupe classe pour l’analyse un sujet et sa problématisation. L’objectif est alors de travailler « les compétences à conceptualiser et à problématiser » (Tozzi).
Cette étape du travail peut être considérée comme aboutie lorsque les élèves parviennent à rédiger l’introduction du cours à partir du travail effectué en commun.

Explication d’un texte ou d’une citation :

Pour faire avancer le cours précédemment introduit, il est possible pour éviter une démarche trop expositive de partir pour construire chaque partie d’un texte (qui peut être tiré de l’oeuvre étudiée en lecture suivie) ou d’une citation que l’on demande aux élèves d’expliquer. Il est possible ainsi de construire le cours à partir des hypothèses d’explication des élèves.

Le débat comme méthode de mise en œuvre des connaissances :

Après une séquence de cours, il est possible pour apprendre aux élèves à utiliser leurs connaissances d’organiser un débat. On peut leur demander de choisir parmi une liste de sujets du bac ou de proposer eux même un sujet. En effet, le débat est une forme d’activité qui s’associe dans l’imaginaire des élèves à la philosophie. C’est une attente. Mais la difficulté tient au fait que la pratique philosophique se situe à un niveau méta-cognitif par rapport aux débats de société. Il faut alors que le dispositif mis en place intègre une démarche méta-cognitive des arguments avancés. Il est ainsi possible de diviser le tableau en quatre colonnes. Sur deux colonnes, on écrit les arguments contradictoires proposés par les élèves. Pour remplir les deux autres colonnes, on propose aux élèves de faire le lien entre leurs arguments et des théories d’auteurs qu’ils ont étudié. Pour finir, on leur propose de clarifier les concepts utilisés et d’extraire le (ou les) problème(s) philosophique(s) qui étaient à l’oeuvre dans ce débat.

Prévoir un cours synthétique :

Les élèves reçoivent en général des cours beaucoup trop consistant pour ce que la plupart utilisent le jour du bac. Les cours n’est pas assimilé. Les élèves ne savent pas l’utiliser. Quant aux meilleurs élèves, ils sont capables de compéter un cours par des lectures personnelles. Il peut être alors intéressant de proposer un cours relativement synthétique durant l’année, surtout si l’on dispose en ligne d’un cours plus complet pour les élèves qui désirent approfondir. Il est en outre judicieux de doubler ce cours synthétique d’une organisation systémique des notions qui permet aux élèves de reconstruire logiquement les connaissances qu’ils ont acquises à travers le cours.
Il est alors possible de dégager plus de temps durant l’année pour l’assimilation des connaissances. On peut par exemple y consacrer l’essentiel du troisième trimestre. Les élèves sont alors invités à reconstruire les connaissances qu’ils ont vu durant l’année, à les réutiliser pour traiter d’autres sujets.
Cela permet aux élèves de s’entraîner, non pas à plaquer un cours appris par cœur, mais à réutiliser intelligemment des connaissances vues durant l’année en ayant à leur disposition une vue de l’ensemble du programme. On peut leur demander de rédiger un « bilan de savoir », de proposer de traiter des questions philosophiques qui leur paraissent importantes…

Conclusion: Prévoir des moments de feed-back (oraux ou écrits) avec les élèves de manière à mieux ajuster sa pratique aux demandes des élèves.