Présentation du livre La liberté de faire autrement, Romuald Avet, Champ social

Depuis les années soixante-dix jusqu’à nos jours, c’est un itinéraire dans l’exercice d’une pratique sociale qui est ici relaté.

A partir d’un témoignage autobiographique, l’auteur poursuit sa réflexion sur un métier qui est progressivement devenu un engagement. L’éducation au début de son itinéraire a été l’enjeu d’un projet éthique et politique qui ne pouvait se penser sans une prise de conscience profonde de l’aliénation sociale. Pour s’engager dans un processus d’humanisation et d’émancipation, l’éducation doit se libérer de ses rapports de domination et de subordination.

Plus tard, c’est dans l’accompagnement de personnes en difficulté psychiques et sociales que ce projet prendra corps dans l’expérience institutionnelle en mettant le sujet et la parole au coeur de l’action des praticiens et en préservant pour chacun la liberté d’être différent.

La clinique et la psychanalyse serviront de repères comme la boussole pour l’explorateur d’un autre âge, afin d’éviter d’assimiler cette pratique à une forme de colonisation des âmes, à une direction des consciences et à une entreprise de normalisation. Aujourd’hui l’enjeu du travail éducatif et du travail social reste le même.

Mais ce sont les conditions de son exercice qui ont changé dans la mesure où elles sont fragilisées par les crises de la société libérale.

Dans un monde mouvant comme le nôtre, dominé par les lois de l’économie et dont l’action humaine est calibrée par le discours de la science, sa fonction d’humanisation et d’émancipation est profondément mise à mal.

(Quatrième de couverture)