Caude Lelièvre revient sur son blog sur l’affaire JRE à travers un angle historique, celui de la “surveillance” que l’Église a toujours prétendu vouloir exercer sur l’école

Cette position ferme a été finalement prise il y a tout juste un siècle, après quelques années d’atermoiements face à une ”guérilla” menée par des parents d’élèves catholiques dans un certain nombre d’écoles communales (à l’appel de la haute hiérarchie de l’Eglise en France). Toute ressemblance avec une situation potentielle actuelle doit évidemment être tenue pour une pure coïncidence. Car il ne saurait être question d’être du genre à renoncer à la notion de ”genre”.

La ”guérilla” a commencé à partir de la déclaration des cardinaux et archevêques de France de septembre 1908 : « vous surveillerez l’école publique, employant d’abord tous les moyens légaux pour la maintenir dans l’observation de ce que, à défaut d’une expression meilleure, nous appellerons neutralité ».

En septembre 1909, les cardinaux, archevêques et évêques de France préconisent une nouvelle forme d’organisation – à savoir les « associations des pères de famille » – en affirmant davantage encore quel est le but : « Vous avez le devoir et le droit de surveiller l’école publique. Il faut que vous connaissiez les maîtres qui la dirigent et l’enseignement qu’ils y donnent. Rien de ce qui est mis entre les mains et sous les yeux de vos enfants ne doit échapper à votre sollicitude : livres, cahiers, images, tout doit être contrôlé par vous […]. Nous interdisons l’usage de certains livres dans les écoles, et nous défendons à tous les fidèles de les posséder, de les lire et de les laisser entre les mains de leurs enfants, quelle que soit l’autorité qui prétend les leur imposer ». Suit une liste d’une quinzaine de manuels d’histoire, de morale ou d’instruction civique condamnés (certains de leurs auteurs étant des célébrités de l’époque : Aulard, Bayet, Gauthier et Deschamps, Payot).

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