Un article de l’Humanité qui revient sur la lutte des EVS dans la Haute-Vienne

La cour d’appel de Limoges statuera en mars sur 
le sort de 18 éducateurs 
de vie scolaire.

Limoges, correspondance. Depuis deux ans et demi, dix-huit éducateurs de vie scolaire (EVS) de la Haute-Vienne se battent pour la reconnaissance de leurs droits. Ils avaient intenté une action aux prud’hommes en novembre 2011 pour défaut de formation prévue dans leurs contrats. Le jugement rendu le 22 décembre 2012 avait reconnu le manquement de l’employeur à son obligation de formation dans le cadre des contrats aidés et accordé les indemnités correspondantes aux requérants. Mais l’État a fait appel.

« C’est une procédure longue qui mine moralement », confie Véronique Bessas, EVS de septembre 2006 à juin 2009 dans une école élémentaire de Limoges. « Je m’occupais d’enfants primo-arrivants. Outre des tâches administratives, je les aidais dans leur scolarité, les soutenais, les rassurais, dit-elle. Bien que difficile au quotidien et mal payé, 850 euros environ pour 20 heures par semaine, j’aimais mon boulot. Mais je me suis formée seule. En trois ans, mon employeur ne m’a jamais proposé de formation. »

Depuis, Véronique a enchaîné les contrats précaires et touche un chômage misérable. Pourtant, elle ne lâche rien. Elle estime que, « dans ce contexte social lourd, où de plus en plus d’enfants sont en échec scolaire, l’école a besoin d’EVS formés pour parer à ces difficultés ». « Mais ces contrats aidés, c’est du bricolage. L’esprit de la loi n’est pas conservée sur le terrain, déplore-t-elle. Or, outre une formation adéquate, nous avons besoin d’une stabilité sociale et financière pour vivre. »

Pour Liliane Raynaud, cosecrétaire du SNUipp-FSU 87, l’État doit tenir ses engagements. « Depuis leur création, l’éducation nationale a employé des milliers d’EVS, ce qui prouve leur nécessité absolue. Il faut cesser avec ces statuts précaires et créer des emplois pérennes. »

Eva Sala