Un excellent billet sur le blog de Luc Cedelle à lire de toute urgence !

Chacun connaît les fondamentaux de la rhétorique « antipédagogiste » installée depuis une quinzaine d’années au sommet des discours en vogue sur l’école et du prêt-à-penser pour politiques en panne de programme. L’école, en proie à un « effondrement », aurait renoncé à la transmission comme à l’autorité. Un « constructivisme » sans limites règnerait dans des classes qui ne sont plus des classes, mais des lieux de débats forcés où l’élève doit construire lui-même ses savoirs, etc.

Ce discours désormais éculé connaît une infinité de déclinaisons, de droite (beaucoup) à gauche (moins mais fréquent). Du plus chic au plus vulgaire, depuis le mépris de nombreux universitaires envers toute démarche pédagogique, présentée comme antithèse du « savoir », jusqu’aux diatribes éruptives à la Brighelli, prince littéraire de l’exécration, ou aux ridicules recyclages de Rama Yade sur une Education nationale qui aurait été transformée en « Woodstock » permanent.

Un nouvel avatar

Chaque fois que l’on croit pouvoir tourner la page, quitter le théâtre des polémiques délirantes pour de nécessaires confrontations argumentées (dont le dialogue Meirieu/ Kambouchner pourrait être un modèle), ce type d’atrocité intellectuelle ressurgit, inépuisablement relancé par une quelconque entreprise éditoriale ou politique peu scrupuleuse. Un nouvel avatar en est apparu là où on ne l’attendait pas, preuve supplémentaire de l’extrême « portabilité » de ce discours.

C’est une découverte triste, troublante, dérangeante. Particulièrement au moment où l’on vient de revenir, ça et là, sur le trentième anniversaire de la « marche des Beurs » d’octobre à décembre 1983, dont le vrai nom était « marche pour l’égalité et contre le racisme ».

Farida Belghoul, auparavant étudiante communiste à la fac Tolbiac en 1978, ne fut pas une marcheuse de 1983 mais une importante figure, néanmoins, de la « deuxième génération » de l’immigration et de cette époque. Elle fut la principale animatrice de l’initiative Convergence 84 qui, avec le slogan « la France, c’est comme une mobylette, pour avancer, il lui faut du mélange », fit se rejoindre à Paris cinq cortèges de de jeunes « rouleurs » accompagnés par des dizaines de milliers de manifestants.

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