On sait que ces jeunes mineurs ou majeurs (et la qualité de mineurs est souvent contestée par l’Aide sociale à l’enfance, qui rompt brutalement leur prise en charge à 18 ans : à la rue !) embarrassent les autorités : les Conseils généraux trouvent qu’ils sont trop nombreux et qu’ils coûtent trop cher, l’ASE fait tout ce qu’elle peut pour ne pas les scolariser, les organismes gestionnaires comme France Terre l’Asile gèrent ces jeunes au plus juste voire dans la brutalité.
Dans le 20° arrondissement de Paris, six jeunes ont été ainsi mis à la rue leurs 18 ans atteints. Leur protestation (manifestation devant le siège de l’ASE, réprimée par la police avec coups et gaz lacrymogènes) et le soutien militant ont permis de faire connaître leur situation.

Ce matin du jeudi 2 janvier, un rassemblement a eu lieu devant leur foyer. Les jeunes revendiquent :
– d’avoir de l’eau chaude, une meilleure hygiène (chambres infestées de punaises par exemple)
– le droit effectif à la scolarisation : aujourd’hui ils ne sont que 38 sur 75 à l’être ; l’ASE fait tout ce qu’elle peut pour éloigner ces jeunes d’une vraie formation ;
– pour ceux qui sont scolarisés, le paiement des transports;
– une suite concrète aux engagements du directeur de France Terre d’Asile concernant le suivi en terme d’hébergement des jeunes qui ne sont plus pris en charge par l’ASE.

De son côté, la CGT, qui était à l’initiative de ce rassemblement, demande :
– un encadrement correct en éducateurs (très insuffisant jusqu’ici, d’où un turn-over important et le recours à des intérimaires)
 – la réintégration de l’éducateur licencié immédiatement après avoir dit son mécontentement devant l’accueil du jeune qu’il accompagnait à l’ASE.
La chaleur de la solidarité est en route pour compenser« les eaux glacées du calcul égoïste », douches incluses ici !

J.-P. Fournier