PISA est arrivé, sans surprises, avec pour la France des scores moyens et guère changés depuis 2003, des résultats qui pourtant ne masquent pas l’écart aggravé entre les élèves très performants et les élèves peu performants.
Le constat reste identique à 2003, notre école est performante… pour les bons élèves.

La France se situe dans la moyenne des pays consultés, il y a mieux et moins bien ! Ces comparaisons entre pays n’éclairent guère, c’est comme en classe, que veut dire être moins bon ou meilleur que son camarade ? Je peux être très forte en maths et pourtant avoir des résultats moins bons que lui, je peux être meilleure en anglais et pourtant pas très performante…

Ce qui est intéressant dans la lecture de ce rapport ce sont les focales mises par l’OCDE sur les spécificités de notre école pour faire réfléchir nos experts de l’éducation, entre autres :
– en mathématiques, il y a autant d’élèves très performants qu’en 2003, mais plus d’élèves en difficulté ;
– en compréhension de l’écrit, il y a plus d’élèves très performants (mais plus de filles), mais la proportion d’élèves peu performants a augmenté d’autant (mais avec plus de garçons) ;
– le système est plus inégalitaire qu’en 2003, les inégalités sociales se sont aggravées.

Selon PISA, pour réussir à l’école, il faut mieux pour un enfant :
– naître dans un milieu favorisé
– ne pas être issu de l’immigration
– être préscolarisé le tôt plus possible
– être un garçon pour être performant en mathématique
– être une fille pour mieux comprendre l’écrit
– être performant, car il le deviendra encore plus
– être motivé et avoir confiance dans ses compétences
– se sentir chez soi à l’école et bien à sa place
– ne pas être anxieux et ne pas avoir peur de se tromper
– ne pas redoubler
– ne pas être orienté précocement
– recevoir la même instruction et avoir les mêmes programmes que tous ses camarades
– penser qu’il ne perd pas son temps à l’école
– pouvoir donner son avis sur les cours, les enseignants, les ressources
– avoir des enseignants valorisés et qui s’entraident

De quoi inspirer nos spécialistes !
Et bien sûr tout ce que ne dit pas PISA et que les militants pédagogiques leur soufflent inlassablement : les programmes, les principes et les pratiques pédagogiques, la formation des enseignants, les temps et les espaces éducatifs, la co-éducation… et le TOUT dans l’intérêt de l’enfant. Mais là, ce ne serait plus une refondation, mais une révolution !