Colloque organisé par le RT4 (Sociologie de l’éducation et de la formation) de l’AFS et le GRESCO (Poitiers-Limoges). 8-9 avril 2013. Université Paris-Descartes

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Argumentaire
Les rapports entre local et national constituent un point de tension dans l’école française, comme dans
d’autres services publics. Les mesures en matière de décentralisation, de déconcentration ou de
territorialisation se sont multipliées depuis trois décennies. Le recours au local frappe par son ampleur
(de la maternelle à l’Université) et par la multitude des acteurs impliqués : collectivités locales, services
déconcentrés d’autres ministères, secteur associatif, etc. Ce mouvement s’accentue pour la période
récente : volet éducatif de la politique, dispositifs divers pour les élèves de milieux populaires (cordées
de la réussite, convention ZEP grandes écoles, internats d’excellence), professionnalisation des
formations universitaires en lien avec les attentes locales. Si le recours au local apparaît pour ses
promoteurs comme un « levier » de changement et de « modernisation », les recherches font apparaître
une face plus sombre : fragmentation spatiale du champ universitaire, inégalités territoriales
d’éducation, accroissement des logiques ségrégatives et des marchés scolaires locaux.
La spatialisation croissante des problèmes éducatifs interroge le sens des politiques éducatives en
termes d’unité du service public d’éducation, de conditions d’accès à l’éducation, d’égalité de
traitement et de formes d’encadrement. Elle appelle la production de recherches permettant
d’appréhender finement les effets engendrés par la multiplication des dispositifs localisés. L’objectif de
ce colloque est de faire le point sur les travaux existants et d’ouvrir des perspectives à travers les
thèmes suivants :
(Re) penser les inégalités de scolarisation et de formation : en quoi les évolutions localistes du champ
scolaire affectent-elles la structure des inégalités scolaires ? Les inégalités seront appréhendées ici en
termes de parcours et de trajectoires scolaires, de niveaux d’acquisitions, de modalités d’accès à des
offres scolaires hiérarchisées et d’adaptations contextuelles de l’offre de formation et des curricula.
Elles concernent des travaux consacrés à l’enseignement secondaire et au champ universitaire.
Spatialisation des problèmes éducatifs et nouvelles formes d’encadrement: dans la continuité des
travaux consacrés aux nouvelles formes d’encadrement des classes populaires (traitement social de la
pauvreté et de la jeunesse, politiques d’insertion, de la ville), il s’agit ici d’interroger la socio-genèse des
dispositifs éducatifs locaux, les catégories qu’elles mobilisent et leurs modalités de mise en œuvre.
Les nouveaux professionnels de l’action éducative locale, l’entrée dans le métier et les trajectoires
professionnelles enseignantes : en quoi la fragmentation et la hiérarchisation de l’espace scolaire
affectent-elles l’entrée dans le métier et les trajectoires professionnelles enseignantes ? Quelles
stratégies sont mises en œuvre pour faire face à l’épreuve du local? Quelles approches collectives des
problèmes rencontrés ? Il s’agit ici également d’interroger le rôle des administrations scolaires locales
dans ses modalités de mise en œuvre des politiques éducatives locales. Quelles sont les variations
locales des modes d’accompagnement et de soutien des enseignants ? Notamment les nouveaux
enseignants dans le récent contexte de « masterisation » du recrutement? Quelles formes d’outillage
des pratiques professionnelles et des relations aux publics ? Enfin quel est l’impact des mesures de
déconcentration administrative sur la gestion localisée des carrières enseignantes et d’autres types de
personnels ? Quelles variations selon les espaces locaux, les disciplines et les niveaux d’enseignement?

Programme ici.