Menu Fermer

Gustave Eiffel et les âmes de fer, Flore Vesco (roman jeunesse)

[*Avez-vous vu Abraham Lincoln, chasseur de vampire ? Voici que Gustave Eiffel, lui aussi, défie le surnaturel !*]

Le jeune Gustave, depuis peu Parisien et à la recherche d’un emploi, est recruté par la SSSSSS : la Société Super Secrète des Savants en Sciences Surnaturelles. Pensez-vous que Louis Pasteur ferait un bon chasseur de goules ? C’est en fait un spécialiste de la vaccination des créatures métamorphes. Gustave fait même ses classes en compagnie du jeune Alfred Nobel, tout à sa recherche d’un moyen de stabiliser la nitroglycérine. La formation est exigeante, et Gustave peine. En plus, un voisin de pallier un peu dérangé monopolise son temps libre. Mais voilà que ce dernier est convaincu de la renaissance prochaine d’un phénix, et pousse Gustave à partir pour sa première mission : il sera sous couverture, contremaître dans une manufacture de métallurgie, de retour vers ses premiers amours !

L’univers fantastique présenté dans les premiers chapitres est finalement un peu délaissé pour un style steampunk, un peu plus raccord avec l’époque et le contexte. Gustave Eiffel est bien un ingénieur, pas un magicien. Il plonge donc dans l’usine et son monde, rencontre les ouvriers et les machines. Même si les conditions de travail au XIXe siècle ne sont pas l’enjeu central du roman, elles sont évoquées, notamment le travail des enfants. Gustave réalise rapidement que son prédécesseur, l’ancien contremaître, a disparu dans d’étranges circonstances, ce qui le pousse à enquêter sur l’étrange usine où il a atterrit. Une idylle naissante avec la fille du patron le déconcentre quelque peu, mais n’y a-t-il pas là un autre mystère ? Nous partons alors sur les traces d’un patron transhumaniste avant l’heure, obsédé par la productivité de ses ouvriers au détriment de leur vie personnelle, et obsédé par ses découvertes techniques au point qu’elles investissent aussi sa vie privée.

Même si l’on peut regretter qu’il n’y ait que très peu de personnages féminins, même figurants, et une vision parfois un peu rose des relations ouvriers/patron, la thématique principale est intéressante, avec un vrai travail sur la langue qui régalera le lecteur, une enquête dynamique (Alfred Nobel y est peut-être pour quelque chose) et des caractères hauts en couleur. (10 ans et +).

Flore Vesco, Gustave Eiffel et les âmes de fer, Didier Jeunesse, 2018, 222 p., 15,90 €.
Les trente premières pages ici : http://medias.hachette-livre.fr/media/contenuNumerique/026/440070-001-C.pdf

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *