Cette biographie en bande dessinée de Rosa Luxemburg est une réussite sur tous les plans. Son histoire intime et son parcours politique sont retracés en détail de son enfance dans la Pologne tsariste à son assassinat à Berlin en 1919, en passant par ses amours, son militantisme et ses écrits dont de larges extraits sont donnés dans le texte et en note. L’appareil critique est rigoureux et la postface analyse son héritage, de la récupération de sa figure par la RDA à la gauche marxiste non stalinienne.
Sur les plans narratifs et plastiques alternent la relation précise des événements privés, politiques et intellectuels avec quelques évocations poétiques (la mésange écoutée depuis sa prison), métaphoriques (sa chevelure bombardée par l’artillerie et des avions de guerre) ou oniriques (le déroulé de sa vie au moment de sa mise à mort qui m’a rappelé des motifs à la Chagall).
Le récit s’achève sur « L’ordre règne à Berlin ! », les derniers mots écrits par Rosa et des notations contemporaines d’espoir : #soulèvement, #occupation, #communication, #révolution.
Kate Evans, Rosa la rouge, éd. Amsterdam, 2017, 238 p., 20 €.
– Trad. de l’anglais par Jérôme Vidal ; postface de Paul Buhle. Notes (pp.189-232). Bibliogr.
pp. 48-49
pp. 104-105
pp. 138-139
pp. 164-165
