Cherald, adolescent qui vit dans la région du Kivu au Congo (RDC), est kidnappé avec ses camarades de classe par un groupe armé. Dans l’enfer des mines il devient un enfant-soldat chargé de surveiller des groupes réduits à la misère et à l’esclavage. Sa fuite le mènera de la forêt à l’usine belge qui utilise le “Coltan“, ce minerai qui contient la colombite et la tantalite, matériau stratégique pour les industries militaires et aéronautiques ainsi que pour le secteur de l’électronique.
L’auteur interpelle le lecteur avec colère et dénonce le système économique qui permet l’exploitation des populations locales et maintient cette région du monde dans un état de guerre qui a fait des centaines de milliers de morts. En fin d’ouvrage, il décrit l’économie maffieuse du “coltan” et la replace dans un contexte général où certains États d’Afrique centrale sont complices et même acteurs du système avec à l’autre bout de la chaîne les économies développées qui utilisent les portables, smartphones et autres tablettes. Daeninckx qui a voulu faire la lumière sur ces enfants invisibles, à l’autre bout du sans-fil, propose la traçabilité comme seule possibilité de contrôler ce commerce infernal.
Cette nouvelle publiée initialement chez Oslo et proposée ici dans une collection jeunesse est à mettre dans toutes les mains. (FS)
Mortel smartphone, Didier Daeninckx, Oskar (Les romans de la colère), 2015 [2013], 60 p., 5,95 €.