Décidément, c’est une bonne revue. Et le sujet est cette fois au cœur de nos préoccupations : c’est principalement l’école, avec juste un article sur la transmission des idées anarchistes par Marianne Enckell. On pourra commencer par l’interview de Mickael Goyot, enseignant en éducation prioritaire par choix, militant de la CNT, au propos très « terrain » et qui contrebalance la maladresse des questions (une maladresse intéressante, qui témoigne bien de l’ignorance généralisée des questions éducatives) ; on poursuivra par l’article d’Irène Pereira sur la honte scolaire, celui d’Emmanuelle Py sur les difficultés d’apprentissage prises à la racine, un article qui tient compte de tout ce qui vient des neuro-sciences et qui débouche sur l’importance de la relation ; Daniel Colson poursuit son exploration de l’histoire du mouvement ouvrier, avec une vue pénétrante sur le passage du refus de l’école d’État à sa défense, liée à l’évolution des milieux dominants au sein du syndicalisme : un ajout utile aux investigations sur ce sujet (p. 96 à 98). On pourra ignorer l’habituel article sur l’éducation familiale (ici heureusement contestée), car il ignore, lui, le social. La chronique « livres » qui clôt le numéro témoigne du même sérieux que le reste de la revue, en se donnant la place de l’analyse… et de comptes rendus plus complets que celui-ci ! JPF
« A l’école des anarchistes » (automne 2015), Réfractions, recherches et expressions anarchistes, n° 32, 15 €.