Rubrique Écologie de terrain : Sous le bitume... la terre !
Ce serait trop facile de démolir la déclaration commune Ségolène Royal-Najat Vallaut-Belkacem sur l’éducation à l’environnement, passée d’ailleurs inaperçue lors de sa parution le 4 février. La vacuité s’y lit à chaque paragraphe : « lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines » : une mission sera effectuée ; pas de pesticides dans les écoles (on espère bien) ; le développement durable dans les programmes (il y est déjà) ; « les sorties seront encouragées » (comment ? et même avec Vigipirate ?) ; dans le Supérieur, un concours sous la direction de l’indéracinable Yann Arthus-Bertrand…
Ce sera moins facile de travailler le couple école/écologie : on est souvent coincés entre les naïvetés des éco-gestes quand ils ne sont pas explicités et l’addiction
de la plupart d’entre nous à nos anti-éco-gestes ; entre un système irresponsable et polluant par définition – le capitalisme – et les stratégies marchandes peintes en vert. Rapprocher ces continents éloignés que sont l’écologie, l’éducation, le social – et pas seulement en France – est difficile mais des individus et des collectifs y travaillent.Nous tâcherons de nous en faire l’écho dans cette rubrique.
Alexandra Henry / Jean-Pierre Fournier
L’agriculture urbaine sème ses graines dans les écoles… Zoom sur le collectif parisien « Vergers urbains »
Dans le contexte actuel de crise écologique, d’urbanisation croissante (plus de la moitié de la population mondiale vit en ville) et d’artificialisation galopante des terres (avec des projets tels que le Grand Paris ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes par exemple), l’autonomie alimentaire des villes représente un véritable défi : elle ne serait que de quelques jours pour les grandes métropoles en cas de rupture d’approvisionnement. L’agriculture urbaine ne peut certes pas garantir à elle seule l’autosuffisance alimentaire mais c’est une piste fertile pour renouer avec une nature nourricière, créer du lien entre les habitants et apporter de la verdure et de l’oxygène dans nos cités bitumées.
Créé en 2013, le collectif parisien « Vergers urbains » se propose de « partir à la reconquête de la ville par les arbres fruitiers » en développant « le concept de “Ville comestible”, où chaque espace vert a une utilité autre que d’être regardé, où chaque espace public laisse place à une appropriation collective et non exclusive, où les “lieux délaissés” ne le sont plus et font l’objet d’une valorisation comestible » [1].
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