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"sécurité,égalité,fraternité"

On n’écrira plus Liberté, Égalité, Fraternité sur les mairies, les écoles de l’hexagone mais Sécurité, Égalité, Fraternité.
Voilà en une phrase ce qui s’est joué mardi 21 janvier 2014 dans le bureau de M. Delahaye, directeur de la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement Scolaire) au Ministère de l’Éducation Nationale. Nous, quatre membres de l’équipe éducative du lycée expérimental, y étions reçus pour évoquer la circulaire qui nous interdit de transporter des élèves dans le minibus de l’établissement.
Bien que reconnaissant la spécificité du lycée expérimental, réaffirmant, au nom du ministre, son soutien à notre projet et allant même jusqu’à lui donner un rôle d’agitateur de méninges pour le reste du système éducatif, M. Delahaye ajoutait, désolé, qu’il n’y avait pas de solution immédiate au problème. Pour des raisons dites de «sécurité», il acceptait, contraint et forcé, qu’un morceau de liberté pouvait disparaître du système éducatif français.
En effet, sans bruit, loin du regard des citoyens, une logique particulière s’est doucement installée dans les bureaux de nos administrations ; sous couvert de sécurité, les assurances dictent, via les tribunaux, les décisions de nos élus. Que l’on se comprenne bien, ici «sécurité» signifie recours possible en justice mais certainement pas l’intégrité physique et psychique des jeunes dont les assurances se moquent, tant qu’elles n’ont pas à payer.
En quoi un élève est-il plus en sécurité dans un bus conduit par un chauffeur professionnel que dans le minibus du lycée conduit par un des membres de l’équipe éducative ? Même M. Delahaye reconnaissait que la question ne se posait pas tout à fait comme cela ; ce dont il est question est de savoir qui sera responsable en cas d’accident. Faut-il payer des cotisations d’assurance pour des risques que nous n’aurons plus le droit de prendre ? Seuls les morts ne courent plus aucun risque.
Aujourd’hui, contre les recommandations du ministère mais avec la bénédiction des services juridiques, les enseignants se voient obligés de garder leurs élèves entre les quatre murs d’une classe. Nous, au lycée expérimental, continuons à refuser cette logique : oui, le Monde peut être dangereux, mais il peut aussi être beau et, en tout cas, on ne peut pas le rencontrer, s’y plonger uniquement via les écrans d’ordinateurs ou les manuels scolaires.
Si, comme nous, vous pensez que cette logique sert plus les intérêts de quelques uns que les intérêts du plus grand nombre, rejoignez-nous : comitedesoutien-lxp eoV orange.fr

L’équipe éducative du Lycée Expérimental de St Nazaire

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