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Une autre rentrée est possible…

La rentrée est un rite bien connu pour un grand nombre d’enseignants en poste où se mêlent des sentiments de joie et d’appréhension. Pour les autres, il faut y ajouter l’angoisse liée à l’incertitude de la ville, du quartier, du village, de l’établissement, du niveau… Mais débutants ou expérimentés, tous se questionnent sur les démarches d’apprentissage, les outils et bien sûr la pédagogie qu’ils vont mettre en oeuvre pendant cette nouvelle année scolaire..et, en cette rentrée très particulière, sur l’engagement dans les mobilisation contre les réformes d’un gouvernement aussi libéral que réactionnaire…

Les pédagogies coopératives ouvrent des portes, mais méconnues dans notre système éducatif elles ne franchissent guère les portes des ESPÉ devenues INSPÉ… et elles sont donc peu utilisées par les enseignants.

Et ce n’est pas notre ministre qui va changer les choses, privilégiant les apports des experts en neurosciences à ceux des pédagogues. Et ne préfère-t-il pas voir dans les classes des techniciens exécutants à des professionnels concepteurs ?

Dans sa conférence de presse du 27 août 2019, Jean-Michel Blanquer souhaite « prendre le temps de la réflexion » ; « C’est mieux que de réagir à chaud et dans l’urgence, les mesures ont été mieux pensées et apparaissent un peu plus équilibrées ». Ce qui ne l’empêche pas de tenir fortement à ses réformes qu’il articule autour de trois défis : « le défi de l’égalité des chances, le bien-être au travail des personnels, et le grand défi de l’avenir, la question environnementale ». Comme il le précise « On ne doit plus parler de mammouth, nous sommes un peuple de colibris pour mettre en mouvement 12 millions d’élèves sur l’environnement ».

Le ministre souligne également « la nécessité de travailler en profondeur avec les partenaires sociaux » et de « revaloriser cette profession » … on sait aujourd’hui que cette revalorisation atteindra 300 € bruts par an ! Mépris ? On peut le penser, car il reprend la hausse prévue sous le quinquennat précédent qu’il avait lui-même gelée…

Ainsi, Jean-Michel Blanquer réussit le double exploit : déplaire aux enseignants et aux parents d’élèves.

Le point positif : ce qu’il propose peut sembler insuffisant ou déplaire à de nombreux enseignants et ainsi les pousser à chercher, à rencontrer d’autres pratiques pédagogiques et à vouloir les mettre en place. Ce chemin qui nous conduit vers une autre école passe par d’autres pratiques pédagogiques mais aussi par des mobilisations sociales pour défendre une école émancipatrice pour toutes et tous…

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