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Stop Autisme Virtuel : l’autisme provoqué par les écrans, ça n’existe pas ! Halte aux théories infondées !

« Nous, personnes autistes, famille de personnes autistes, professionnels intervenant dans le champ de l’autisme, avons décidé de nous constituer en un collectif appelé Stop Autisme Virtuel.

Notre objectif principal :

Depuis 2017, via des conférences, des formations, des articles, des livres, des interventions dans les médias, le Collectif Surexposition Ecrans (COSE) répand l’idée selon laquelle il existerait une nouvelle catégorie d’autisme, appelée d’abord « autisme virtuel », puis « trouble de l’exposition précoce et excessive aux écrans », qui trouverait son origine dans la surexposition aux écrans.

Selon le COSE, les enfants concernés seraient ceux « porteurs de potentialités autistiques dès la naissance et qu’un environnement saturé d’écrans aurait permis de faire éclore et ou de renforcer » et qui, « une fois guéris », présenteraient « un tableau proche de celui des enfants Asperger ». Le COSE prétend donc qu’il existerait ainsi une nouvelle forme d’autisme, non génétique mais déclenchée ou potentialisée par un abus d’écrans, et qui pourrait être réversible moyennant l’arrêt des écrans. Le parallèle est clairement fait entre cette forme d’autisme et l’autisme de type Asperger ainsi que les TDAH.

Par ailleurs, dans ses prises de parole, le COSE pointe régulièrement le coût pour la société que représente cet autisme qu’il présuppose induit par les écrans, militant clairement pour que les personnes qui en sont atteintes sortent du champ du handicap.

Bien que ne disposant d’aucune étude reconnue par la communauté scientifique et bien que n’exposant publiquement que des cas imprécis, parfois ouvertement revendiqués comme étant fictifs, le COSE a été reçu à l’Elysée, et dispense des formations sous l’égide de municipalités, de caisses d’allocations familiales, d’instituts de formation des professionnels de la petite enfance, d’écoles.

Le message qui est martelé lors de ces interventions, et qui semble recevoir un certain écho auprès du grand public, des professionnels et des pouvoirs publics, suscite une vive inquiétude au sein de notre collectif :

La recommandation de poser systématiquement la question d’une surexposition aux écrans et de tenter un sevrage lors de la constatation de troubles du comportement d’allure autistique chez un enfant va à l’encontre des plus récentes recommandations de la HAS, qui préconisent un dépistage précoce et un « passage de relais » rapide entre professionnels de 1ère ligne et de seconde ligne, pour éviter tout retard délétère de prise en charge.

Les troubles autistiques ou troubles TDAH, parce que indûment rattachés à une surexposition aux écrans, pourraient être requalifiés et sortir du champ du handicap, privant ainsi les personnes concernées des étayages qui leur sont nécessaires, notamment pour une inclusion scolaire et professionnelle réussie, et les priver, ainsi que leur famille, des aides financières d’autant plus indispensables que la plupart des prises en charge recommandées sont encore aujourd’hui pas ou mal remboursées.

L’affirmation, sans étayage scientifique, d’une nouvelle catégorie d’autisme de nature exclusivement « environnementale » est de nature à introduire la confusion dans la définition et la prise en charge de l’autisme, qui a déjà souffert de retards et de dérives inacceptables en France. Il serait catastrophique qu’alors que la société française s’engage enfin vers davantage d’inclusion et une meilleure connaissance de l’autisme, ces théories, pour l’heure infondées, viennent semer le trouble et complexifier la situation des personnes autistes et de leur famille.


Nous souhaitons que, dans l’attente d’études sérieuses et validées, l’existence de cette nouvelle catégorie d’autisme ne soit pas considérée comme acquise.

Par conséquent, nous souhaitons que cessent les formations, les conférences, les prises de parole introduisant sciemment l’idée d’un autisme acquis ou révélé par une surexposition aux écrans. De telles affirmations sont de nature à entraîner de graves retards de diagnostic et à induire gravement en erreur les professionnels (enseignants, professionnels de la petite enfance, professionnels de santé).

Nous souhaitons que les pouvoirs publics, à leur plus haut niveau, condamnent l’idée selon laquelle l’autisme, fût-il déclenché ou potentialisé par les écrans, peut guérir. De même, nous souhaitons que les pouvoirs publics garantissent que les personnes avec autisme ne subiront pas une « double peine » en étant privées des étayages et aides financières qui leur sont nécessaires pour trouver leur place dans une société encore bien peu inclusive.

En signant cette charte, vous reconnaissez que l’autisme, sous toutes ses formes, est un enjeu majeur de santé publique, qui ne doit être ni dévoyé, ni obscurci par des théories qui sont pour l’heure infondées et ne relèvent que de constats, non vérifiés et érigés en généralité et en certitude scientifique.

Pétition en ligne

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