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Sexisme dans l’éducation nationale : Aux hommes certifiés, le jury de CAPES reconnaissant … ou le sexisme ordinaire dans l’éducation nationale

Sexisme dans l’éducation nationale Le rapport 2016 du CAPES de Lettres, signé par le président du jury M. Laudet, offre un nouvel exemple de sexisme ordinaire et de dépréciation de toutes celles qui exercent le métier d’enseignante. Que lit-on en effet à la deuxième page de ce rapport ? Pour se féliciter de la progression des candidats et des admis hommes au CAPES de Lettres, le président du jury croit bon d’écrire :« La proportion des garçons au CAPES de lettres s’améliore significativement, ce qui est un symptôme d’attractivité nouvelle pour le métier de professeur de Lettres. Enseigner les lettres n’est pas une spécificité féminine et nos élèves ont besoin de l’expérimenter au quotidien. Ils y gagneront incontestablement, les garçons entre autres, et la présence accrue d’hommes pour enseigner les Lettres contribuera à affiner l’image parfois dégradée qu’ils ont de la discipline. Pour qui est légitimement soucieux de parité, c’est là une tendance vraiment encourageante. » Ces quelques lignes sont particulièrement insultantes pour les enseignantes du secondaire, et symptomatiques de la dévalorisation et de la culpabilisation que le système patriarcal fait peser sur les femmes. C’est un fait : le métier d’enseignant-e est largement féminisé (65% de femmes parmi les professeur-e-s du secondaire). C’est un fait aussi : notre métier est aujourd’hui dévalorisé, moins attractif. Mais quel tour de passe-passe misogyne de rendre les femmes responsables de cette dévalorisation ! C’est parce que le métier est aujourd’hui dévalorisé qu’il est féminisé, et non pas l’inverse ! C’est en effet une constante du système de domination patriarcal : aux hommes les fonctions de prestige, de pouvoir, aux femmes les fonctions subalternes et moins reconnues. Si notre métier est dévalorisé, c’est que la place de l’école, du savoir et de l’enseignant-e est méprisée. Donc plutôt que de prendre l’effet pour la cause et d’imputer à tort la dévalorisation du métier à sa féminisation les membres du jury du CAPES devraient plutôt se soucier des conditions d’exercice de plus en plus difficiles de notre métier, qui sont la véritable cause de son attractivité en berne ! Quelle misogynie également, de considérer qu’une femme serait moins à même qu’un de ses homologues masculins d’intéresser à la littérature des élèves garçons ! Quelle prétention sexiste, de voir les hommes nouvellement arrivés dans la discipline comme des sauveurs de l’enseignement des Lettres ! Et quel exemple de cooptation masculine à peine voilée par des jurys de concours qui, rappelons-le, sont très largement masculins. Quelle hypocrisie satisfaite d’elle-même enfin, de se targuer de parité, quand, à tous les postes à responsabilités la proportion d’hommes est largement supérieure à celle des femmes ! Il semble bon de se soucier de parité quand il s’agit de privilégier les hommes, mais pas quand il s’agit d’ouvrir aux femmes des bastions masculins. SUD éducation, qui a déjà pointé dans ses productions les stéréotypes sexistes liés à la féminisation de notre métier* et les mécanismes de cooptation masculine à l’œuvre dans l’éducation nationale**, condamne avec force cette nouvelle démonstration de sexisme de notre institution. Une pétition en direction du ministère a été mise en ligne ici : https://frama.link/rapport-capes-sexiste * Voir ici la fiche « Féminisation du métier, “perte d’autorité” et stéréotypes de genre » : www.sudeducation.org/Feminisation-d… ** Voir ici la fiche « Cooptation masculine et inégalités hommes/femmes dans l’EN » : www.sudeducation.org/ Cooptation-ma…

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