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Rencontre “Tout le monde déteste le travail !”

Rencontres pour qui en a, en cherche, l’évite, s’organise au delà… [Samedi 27 janvier] Après la chasse aux DRH, bienvenue à la journée « Tout le Monde déteste le travail » Téléchargez le programme ! Cette journée se déploiera sur deux lieux en deux temps, diurne & nocturne : Un temps de présentations, discussions, projections, ateliers & écoutes collectives à la Bourse du Travail du 29 boulevard du Temple, de 10h à 17h30. Un temps de théâtre, à partir de 18h30, au Clos Sauvage à Aubervilliers, avec une représentation exceptionnelle d’extraits de Le Capital et son singe de Sylvain Creuzevault, suivie d’un banquet en musique — et pas nécessairement républicain ! Ce banquet à prix libre mais à réservation impérieuse (écrire à : chasseauxDRH@riseup.net) doit permettre de rassembler quelques sequins afin de payer les frais d’avocat (6000 euros) pour les procès, jusqu’ici victorieux, faisant suite à la « chasse aux DRH » du 12 octobre dernier (pour celles et ceux qui ne pourraient pas être présents mais désireraient malgré tout soutenir cette initiative, une cagnotte en ligne est accessible ici). Ah le travail… [Présentation] Pourquoi dans la plupart des langues le mot évoque-t-il la contrainte, la douleur, voire le chagrin ? Et pourquoi tout l’art du management semble consister à rendre inaudible cette pourtant scandaleuse évidence : travailler revient toujours à se soumettre à une finalité étrangère, jamais à la nôtre ? Et si l’on suivait cette intuition : dans l’économie si politique qui nous tient, il importe au fond moins de produire des marchandises ou des services que de produire cette forme : les travailleurs. Cette forme de vie qui nous imprime un certain rapport à soi, aux autres et au monde dont on peine tant à se déprendre. Sous le Macronomicon, cette forme prend sans surprise un nouveau design : les angles et les courbes de l’auto-entrepreneur, de « l’indépendante » — dans sa version premium. L’être qui se doit à la fois d’être le producteur, le produit et le service commercial du produit qu’il vend, à savoir lui-même. En version standard, la nôtre, bienvenue dans l’existence du… crevard ! Pour qui tout compte et se compte. Qui doit rentabiliser le moindre bien, prostituer la moindre capacité, optimiser sa réputation et sa valeur sur les marchés de l’amour, de l’amitié, du loisir et du jeu, et bien sûr du travail… Plus l’emploi massivement s’évapore, plus le chômage flotte telle une réalité déniée. Plus le travail disparaît, plus s’accroît l’injonction sociale à travailler. Paradoxe ? Même pas. C’est qu’à la discipline, longtemps et si bien assurée par l’empire du salariat, se substitue pour nos gouvernants une petite terreur : qu’avec sa liquidation, les populations échappent ! Keynes le devinait déjà en 1930 : « Car nous avons été entraînés pendant trop longtemps à faire effort et non à jouir. Pour l’individu moyen, dépourvu de talents particuliers, c’est un redoutable problème que d’arriver à s’occuper, plus redoutable encore lorsque n’existent plus de racines plongeant dans le sol ou les coutumes ou les conventions chéries d’une société traditionnelle. » Aujourd’hui, la grande substitution s’accélère : systèmes-experts contre savoir-faire ; algorithmes contre compétence sensible ; chatbots en lieu et place de la présence humaine. Les générateurs automatiques de profit ne tolèrent plus qu’un travailleur l’ampute de cette coquetterie surannée : un salaire. L’entreprise devient un univers carcélibéral, qui trie les rares valides et pourchasse les évadés. On vous y raconte encore que le travail libère. Mais quoi et qui ? Le Silicon Ballet a fait de nous ses danseuses. Chacun de nos actes fait trace pour les cochons-truffiers du Pig Data. L’offensive technologique du capital répond au double enjeu de nous soumettre comme active tout en nous contrôlant continûment comme oisif. Sur les réseaux, consommer devient produire — plus efficacement que travailler. Chaque nanoseconde de nos vies doit se transformer en profit. Face à cet état de choses, qui appelle voltes et révoltes, comment se battre ? Et comment s’organiser en dehors ou au-delà du salariat ? Comment cesser d’être des travailleurs et travailleuses « qu’on-forme » pour faire un usage enfin joyeux et imprévu du temps et de la vie, en prenant à cœur, plus que tout, la question de son sens — du sens et du non-sens de l’activité ? Programme Le 27 janvier a donc lieu la journée « Tout le monde déteste le travail » Un cri du cœur. Une boutade. Une rencontre surtout, multiple et foisonnante, avec des menées collectives et des pensées singulières, avec des ingouvernables parce que bien organisés ! Elle entrelacera des interventions de gens qui pensent les mutations en cours du travail avec ceux qui se trouvent directement aux prises avec ces mutations, de gens qui écrivent, luttent, jouent, bossent, chantent ou filment, et ne peuvent se résoudre à l’ordre en marche. C’est un espace qui s’ouvre, se propose — à saisir, à prendre et à enchanter… DANS L’AUDITORIUM – > RENCONTRES & DÉBATS OUVERTS DE 9H30 À 12H « RESSOURCE HUMAINE TOI-MÊME ! » …ou le néo-management comme art de gouverner Avec notamment Danièle Linhart, sociologue spécialiste de l’évolution du travail (Dernier ouvrage paru : La comédie humaine du travail), des employés syndicalistes SUD en lutte d’Orange et de Lidl et Patrick Cingolani, également sociologue et spécialiste de la précarité. On lui doit récemment Révolutions précaire : essai sur l’avenir de l’émancipation. DE 12H30 À 15H « FIN DU TRAVAIL, VIE SOUS CONTRÔLE » …ou l’offensive technologique du capital Avec notamment… Detlef Hartmann, actif comme théoricien, avocat et militant, au sein du mouvement autonome allemand depuis la fin des années 1960. (Dernier ouvrage paru : Barbarie innovatrice contre révolution sociale.) Des acteurs de la campagne « Make Amazon pay ! » qui a été menée dans toute l’Allemagne contre Amazon et l’avenir du travail qui s’y dessine. Elle a réuni, notamment autour du mot d’ordre « Block black Friday », des employés de la firme autant que des autonomes. Ariel Kyrou, adepte du revenu universel, qui est un intellectuel polymorphe et engagé — tour à tour essayiste, prof, scénariste, analyste musical et animateur radio. Passionné de K. Dick, il a cosigné L’emploi est mort, vive le travail ! avec Bernard Stiegler et fomente désormais une Contre-université du numérique. Callum Cant, livreur Deliveroo à Brighton qui fait partie de ceux qui, à partir de l’automne 2016, ont commencé à s’organiser pour y faire grève. Il est membre du syndicat de base IWGB (Independent Workers Union of Great Britain) Le collectif du CLAP, dédié à la défense des droits et des conditions de travail des livreurs « autoentrepreneurs » (Deliveroo, Foodora, Stuart, Uber…). Le collectif Blablagrève, plateforme pour mettre en lien des personnes ayant des problèmes au travail avec des gens ayant l’envie d’agir pour les aider. DE 15H00 À 17H30 S’ORGANISER AU DELÀ DU SALARIAT Une assemblée autour de la question « De quels moyens avons-nous besoin de nous doter ? Quels obstacles nous faut-il renverser ? » Avec notamment… des camarades de la ZAD et des unions départementales syndicales de Nantes qui évoqueront les formes originales de leurs luttes de terrain et de leurs pratiques d’auto-organisation. Matthieu Hély et des salariés syndiqués du secteur associatif autour du vrai visage de l’économie sociale et solidaire. Matthieu Hély est sociologue du travail centré sur l’économie sociale. Il en livre notamment les enjeux dans L’économie sociale et solidaire : de l’utopie aux pratiques. DANS LA GRANDE SALLE DE RÉUNION PENSER LE TRAVAIL Interventions et rencontres avec des penseurs du travail : 9H30 -10H30 « Le travail sans capitalistes ni rentiers : débat autour de quelques propositions misarchistes » avec Emmanuel Dockès, professeur de droit, spécialiste du droit du travail, qui vient de publier le très original et savoureux Voyage en misarchie. 10H30 -11H30 « Sortir les parasols » avec Frédéric Lordon, économiste et chercheur en philosophie, spinoziste et esprit aigu. Dernière saillie parue : Les affects de la politique. 11H30 -12H30 « Le sens du combat » avec Sidi Mohammed Barkat, philosophe algérien, qui a notamment publié Le travail en trompe-l’œil et Le Corps d’exception : les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie. 12H30 -13H30 « La religion industrielle : de la matrice monacale à l’empire du management » avec Pierre Musso, philosophe. Dernier ouvrage paru : La religion industrielle. 13H30 -14H30 « Autonomie italienne et refus du travail ». avec Franco Piperno, qui a été membre de Potere Operaio puis l’une des figures de l’Autonomie italienne. Il est aussi physicien. Dernier ouvrage paru : 1968. l’année qui revient. 14H30 -15H30 « Refus du travail et illégalité en France dans les années 1970/80 » sous la faconde d’Alèssi Dell’Umbria, grand réfractaire au travail qui a toujours été très actif. En témoigne sa dernière somme : Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples. 15H30 -16H30 « Au bal des actifs : la science-fiction face au futur du travail » avec Zanzibar (Alain Damasio, Catherine Dufour, Norbert Merjagnan…). Zanzibar est collectif d’auteurs de science-fiction francophones qui entend désincarcérer le futur normatif qu’on nous propose par l’action et la fiction littéraire. 16H30 -17H30 « Les boulots de merde : partage d’expériences », avec Olivier Cyran, journaliste indépendant. Témoignages et vécus autour de son dernier livre : Boulots de merde ! Du cireur au trader. DANS LES COULOIRS ET LES HALLS Laissez-vous surprendre et imprégner par les clameurs vocales, les cut-up et les fictions sonores désarçonnantes du collectif Zanzibar sur l’avenir du travail… DANS LES TROIS PETITES SALLES > ATELIERS DE CRÉATION, PROJECTIONS, FICTIONS RADIOS… Projections de films et documentaires sur le travail, écoute collective des fictions radiophoniques du collectif Zanzibar sur l’avenir du travail, atelier de création de récits, atelier de confection d’affiches, rencontres approfondies et discussions informelles… AU CLOS SAUVAGE À PARTIR DE 18H30 > THÉÂTRE, MUSIQUE & BANQUET ! 18H30 – 19H30 Représentation de “Des préparatifs du 15 mai 1848 ou de ce qu’il serait bon de savoir tout de même” de Sylvain Creuzevault (Capital et son Singe) avec Vincent Arot, Benoit Carré, Antoine Cegarra, Sylvain Creuzevault, Pierre Devérines, Arthur Igual, Clémence Jeanguillaume, Léo-Antonin Lutinier, Frédéric Noaille, Amandine Pudlo, Sylvain Sounier, Julien Villa et Noémie Zurletti. Sylvain Creuzevault est acteur et metteur en scène. Dernière pièce : Angelus novus anti-Faust. 19H30 – MINUIT Banquet et musiques avec L’1consolable et bien d’autres… « Tout le monde déteste le travail » Rencontres pour qui en a, en cherche, l’évite, s’organise au delà… Le 27 janvier ​ – Paris – Aubervilliers​ À la Bourse du travail – Annexe Varlin – de 9h à 18h 29 boulevard du Temple, 75003 Paris Théâtre & banquet au Clos sauvage de 18h30 à minuit 12 rue du Clos Bénard, 93300 Aubervilliers

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