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Refondation scolaire ?

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La tristesse d’Athéna n’a d’égales que la terreur de Cronos et la jubilation d’Héphaïstos…

Gaïa et Ouranos, ses parents, lui prédisent, comme à chacun d’entre nous : Cronos sera détrôné, à son tour, par un de ses fils. Alors, il les dévore…

Combien d’enfants entrent à l’école maternelle, aujourd’hui, en état de fragilité, de vulnérabilité très précoces ? Combien en sortent, en difficulté d’apprentissages, sans être prêts pour les exigences des Cours préparatoire puis élémentaire ?

Une constante macabre ?

On dépense, au Collège, au Lycée, des fortunes, pour poser, à grands frais, des pansements sur une jambe de bois. Ce constat est bel et bien devenu un triste lieu commun.

De la neurobiologie à la psychiatrie, combien de spécialistes le confirment : l’éveil, les activations premières, les apprentissages fondamentaux… se réalisent pendant les toutes premières années de la vie, aux plans physiologique, psychique, cognitif, social….
Mais force est de constater que dès l’entrée en classe de petite section, les écarts sont immenses… Et ils se creusent encore, avec cette première année, ils n’en finissent pas de se creuser, les années suivantes, sur fond d’inégalités économiques, sociales, flagrantes entre familles. A cause, aussi, d’une école maternelle inhumaine, quasi industrielle, dans laquelle on ne craint pas de jeter, dès 3 ans, vingt-cinq à trente enfants, dans une seule classe, au sein d’écoles qui frôlent trois voire quatre cents élèves.

Donner le tocsin où, là, déjà, sonne le glas

L’école maternelle est bien le maillon faible de l’école, en France. En tout cas, le premier. Celui qui, d’un strict point de vue de l’enseignement, fait que ça branle dans le manche… mais fait, aussi, que le tri social opère.

Combien de ministres et de gouvernements se sont penchés sur le collège, sur le lycée ? Combien sur l’école ? Combien sur l’école maternelle ?

Celui qui officie, depuis juin 2012, déroge quelque peu. Il a décidé de porter ses premiers efforts massifs sur le primaire. Mais il fait si peu cas de la maternelle. Et pourtant, cela ne l’empêche pas d’avancer et de claironner la « refondation »… dans des conditions auxquelles personne ne croit. Le terme est fort, pourtant, mais il ne parle à personne. Pour deux raisons, au moins. D’abord, parce que, pour les raisons énoncées plus haut, il s’agit de s’occuper de l’école maternelle, avant tout. Ce qui ne figure dans aucun des projets du gouvernement actuel. Ensuite, parce que la refondation scolaire ne saurait se faire sans refondation sociale, économique et politique. Ce qui constitue un projet révolutionnaire… pour un gouvernement à peine réformiste.
Ignorance ? Aveuglement ? Inconscience ? Irresponsabilité ? Soumission ? Et nous voilà encore entraînés à céder à la bêtise et à la crasse ambiantes – imposées par le capital, héritées de la république bourgeoise et de ses agents sociaux-démocrates. C’est là que la république des héritiers se trame. Familles nanties, oeuvrez, soigneusement, à l’éducation et à l’éveil de vos propres rejetons, la nation vous garde. L’abolition de vos privilèges n’est pas pour demain.
Le tri commence là, dès les premiers âges… mais c’est au bout du processus qu’on crie au loup, quand on s’insurge contre la sortie du système scolaire de presque cent cinquante mille élèves sans diplôme, chaque année. Posture étrange…

Mais où, Zeus, est-il, donc, passé ?

En revenant au cadre de l’école, non seulement, il est nécessaire de socialiser et de scolariser les enfants à partir de deux ans mais il faut, aussi, surtout, être capable de les intégrer à des structures légères, dynamiques, ouvertes et riches. On peut, même, remonter jusqu’à la crèche, qui devrait être accessible à tous, sur la base de programmes universels et dans le cadre de structures enrichissantes.

Car c’est à ce moment-là que les enfants fixent, qu’ils intègrent les bases d’une existence future qui ne cessera pas, certes, de leur proposer des occasions et des chances de se transformer, d’évoluer… mais dont l’élaboration et l’essor se font très tôt dans la vie.
C’est là que ça se passe… au moment où la promesse de vivre se double de celle d’exister.

Craindrions-nous de former des enfants plus intelligents, plus égaux, trop dynamiques, trop conscients, trop égalitaristes, trop critiques, trop en prise avec le monde… ? Au fond, les familles, avec les structures qu’elles véhiculent, ne garderaient-elles pas – et ce serait un des leviers d’un dessein politique conservateur – la mainmise sur l’éducation, avec les inégalités et le système d’héritage qu’on connaît, aux plans économique, social, culturel, cognitif ? Ces questions méritent d’être encore posées, collectivement.

Si cet étrange déni, dans un cadre énoncé comme républicain et socialement contractuel, est effectif – et la mythologie, crue, sans détours, avec ses histoires sidérantes, nous confond, là, encore… – il a de quoi inquiéter tous les matérialistes. Pendant qu’il en rassure et conforte, certes, d’autres. Pour les gardiens du temple de la conservation, la reproduction sociale est, d’entrée et comme définitivement, assurée… avec une crèche et une école maternelle si démunies et un projet républicain à ce point dévoyé, perverti : les vaches seront, à coup sûr, bien gardées par les exploités de demain, et à coût sûr…
Depuis quand, et à ce point, la liberté n’a-t-elle plus eu l’égalité, pour corollaire ?


Annexes

Questions de rythmes… d’un emploi du temps hebdomadaire
Modélisations possibles sur des bases biologiques, historiques, professionnelles, sociales… et des considérations scolaires et périscolaires…

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Répartition des journées de travail

Est-il vraiment utile de faire des journées du mercredi et du samedi, des enjeux ?

Historiquement, les élèves de maternelle et de primaire ont toujours disposé de la journée du mercredi ou du jeudi. C’est devenu une journée de souffle, de pause dans la semaine, à vocation périscolaire.
Quant au samedi, c’est une journée familiale, dans de nombreux foyers qui disposent d’un week-end de deux jours. Dès lors, pourquoi ne pas faire du samedi matin, une demi-journée périscolaire ?
Le réinvestissement de l’espace périscolaire, assuré par les services d’animation des collectivités locales, les clubs, les associations… implique des moyens humains et matériels conséquents mais, aussi, une répartition plus équitable de l’accès aux activités.

On pourrait, ainsi, envisager que chaque élève dispose d’un crédit pour l’accès minimum à une activité sportive et une activité artistique périscolaires hebdomadaires, sur les plages proposées à cette fin.

Suggestion d’effectifs

Ecole maternelle : de 10 à 15 élèves par classe

Ecole primaire : de 15 à 20 élèves par classe

Collège : de 20 à 30 élèves par classe

Lycée : de 25 à 40 élèves par classe

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