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Quelle pédagogie ou bien quelle école ?

Plus personne ne devrait pouvoir le contredire : le système éducatif français et sa conception sont nuls, au mieux obsolètes.

Il n’y a jamais eu autant d’articles, de livres, d’émissions, de colloques, de conférences pour le dénoncer. Il n’y a jamais eu autant d’enquêtes, d’études, de statistiques pour le prouver. Comme si l’observation des faits et le bon sens ne suffisait pas. Sans tableaux bien remplis, sans chiffres à l’appui,… et des experts qui disent ce qu’ils signifient, rien n’est valide et crédible.

Cela ne date pas d’aujourd’hui. Mais ce qui est nouveau, c’est que la dénonciation ne concerne plus seulement les conséquences sociales d’un système reproducteur des inégalités. Elle concerne aussi aujourd’hui son inefficience dans les apprentissages qu’on voudrait qu’ils y soient effectués.

C’est qui le « on » ? Là, c’est déjà un peu plus trouble et ce que le «on» veut que l’école fasse varie suivant si c’est l’État, les experts, tel ou tel enseignant, tel ou tel parent, tel ou tel philosophe ayant pignon sur écrans. La grosse machinerie qu’est le système éducatif continue de fonctionner sans vraiment savoir à quoi elle est utile, où il faut qu’elle aille, en dehors de produire quelques marqueurs appelés évaluation, examens, diplômes, que l’on peut comptabiliser mais auxquels on ne peut donner aucun sens et de moins en moins d’utilité.

Ce qui est nouveau, c’est que le constat, qu’on a beau faire et refaire sans qu’il change, touche cette fois pratiquement toutes les classes sociales. C’est comme pour la drogue, la violence… et même aujourd’hui le chômage, on (toujours ce « on » !) s’en inquiète quand le statut social ne protège plus ou protège moins.

Bon ! Le constat est quand même fait et enfin admis. La salve des accusations à sens unique ou réciproques n’arrive pas à changer grand-chose, les accusés (enseignants, parents, télé…) n’ayant d’autre possibilité que de se défendre, de renvoyer la balle et de continuer à peu près les mêmes choses, les mêmes comportements.

Quand, malgré toutes les modifications une machine ne fonctionne pas, n’importe quel ingénieur et même n’importe quel mécanicien vous dira que les concepts qui ont conduit à sa fabrication sont erronés. Encore faut-il savoir à quoi la machine doit servir pour la concevoir.

Alors, ce qui est curieux c’est que dans cette prolifération de textes, de déclarations, de dénonciations, d’alertes… rares sont ceux qui posent le problème d’une conception erronée de la transmission des savoirs, de la construction des apprentissages et surtout des personnes, et apportent des éléments pour changer de paradigme… et concevoir un autre système qui ne sera pas une machinerie. Même sur questionsdeclasses.com ! Cherchez bien !

Cela ne manque pas pourtant, et beaucoup sont très anciens, et ils sont tous à peu près convergents. Mais ils n’atteignent pas l’affichage public ou ils sont cantonnés dans des micro-cercles invisibles, quelques-uns sont connus… et superbement ignorés. Aucun d’ailleurs n’a atteint les méandres de la refondation.

Et si, en amont des conséquences sociales et sociétales bien réelles et de plus en plus dramatiques, en plaçant le problème hors des idéologies ou momentanément hors des luttes de classe, il y avait tout simplement à envisager qu’on n’apprend pas comme l’école veut que les enfants apprennent et son corollaire alors : à quoi peut-elle servir, en quoi est-elle nécessaire ?

Parce que, de toute façon, l’école devra bien apporter quelque chose à celles et ceux qui y passent toutes les années où ils sont en construction. Il est curieux de constater que personne ne voit que des enfants et des adolescents y passent l’essentiel de leur vie, la tendance étant qu’ils y passent encore plus de temps… s’il leur en reste. Vous avez une indigestion ? Mangez un peu plus de la même chose et de la même façon !

Cela fait peur, même aux révolutionnaires, j’ai envie de dire surtout aux révolutionnaires pour l’avoir constaté souvent. On veut bien faire quelques petites concessions que j’appellerais pédagogies, mais pourvu qu’elles ne changent pas grand-chose au cadre dans lequel on les enferme, aux positions que chacun occupe dans ce cadre (voir par exemple le billet « M’sieur l’inspecteur… »). La conception et les fondements de l’école des régimes communistes étaient exactement les mêmes que celle des régimes capitalistes.

On préfère se demander « quelle pédagogie ? » plutôt que « quelle école ? »

J’aime bien poser des questions puisque ce site s’appelle « questions de classes ».

Alors les questions les plus simples à poser : A quoi sert l’école ? (à cette question la réponse a été déjà donnée, ou plutôt dénoncée, par un grand nombre et depuis des dizaines d’années !) A quoi devrait servir une école ? (à celle-ci c’est beaucoup moins évident et beaucoup plus flou).

Pour lutter, s’il faut bien savoir contre quoi on lutte, il faut aussi savoir pourquoi et surtout pour quoi on lutte ! Un bon sujet pour Q2C et vos commentaires.

Bernard COLLOT

([bleu]”l’école de la simplexité”[/bleu])

17 Comments

  1. Leenhardt Hugues

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Merci Bernard pour ce billet, pour ces questions….de classes, d’écoles, de sociétés, si bien posées ??

    Bien malins ceux qui prétendent, croient, espèrent avoir des réponses.

    Pour les modestes praticiens (sur le terrain) chercheurs (qui cherchent, réfléchissent, doutent..), dont je suis (instit) la réponse n’est pas au bout du “chemin” elle se construit tous les jours sur le chemin avec toutes ses ornières, mais aussi ses belles surprises…la vie quoi.

    L’essentiel est de savoir qui marche avec qui..parents, enseignants,enfants, militants,chercheurs,pédagos…..mais la liste est longue tant je n’aime pas les étiquettes et aussi réfléchir à comment s’opère la coopération entre tous.

    • baud

      Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
      Quelle école et pour quoi faire?
      Oui bien évidemment, rien ne va à l’école, enfin rien ne va au bénéfice de l’enfant ni à sa construction.
      Ni les rythmes, ni la pédagogie. En imposant un rythme “standard” et une pédagogie “standard”, nous allons à l’encontre de tous ce que nous savons être le plus important pour leur construction. Nous “forçons” nos enfants à renier qui ils sont, leur unicité, leur valeur propre. Ils doivent se nier dès le départ afin de s’adapter à un moule inadapté. Il y a de multiples façons d’apprendre et certaines ont mille fois faient leur preuve. Les grands de ce monde d’ailleurs savent se souvenir de les utiliser lorsqu’elles peuvent aider à accèder à toujours plus de pouvoir.
      Alors à quoi assistons-nous? Simplement à des “mouvements” qui nous occupent l’esprit (réformes, résultats d’évaluations, notes…etc).Pourquoi personne ne veut réellement que l’école soit “bonne” pour nos enfants? ou plutôt que risquerait-on si cela arrivait? Nous risquerions de changer de société et de paradigmes.
      En maintenant, profs, élèves et parents à un stress permanent conscient ou inconscient grâce à un système bien huilé.Il est bien plus facile de les “occuper” à leur quotidien stressant.Si vous changez de modèle et que vous co-créer un système dans lequel chacun est invité à ouvrir la boîte de pandor de ses ressources personnelles et de groupe, personne n’acceptera une seconde de revenir en arrière. Les puissances de ce monde ont besoin de “petits soldats” et l’école d’aujourd’hui répond à ce besoin.

  2. Philippe

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    L’école devrait être un formidable lieu de vie pour les jeunes.
    C’est la base, j’allais dire le basic, l’élémentaire, le nécessaire et pourtant un sacré pavé dans la marre !!

    Un lieu de vie où il est agréable d’y vivre, car il y a des choses à faire dans cet environnement “école” agréable, pensé et réfléchi par les professionnels (oui, il faudra bien remplacer le mot professeur et instit, trop connoté) qu’on pourrait qualifier d’ingénieurs d’ailleurs, pour que les jeunes puissent construire et développer leurs langages.

  3. Richard

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Heureux papa de 2 jeunes enfants (3 et 5 ans) dans la classe unique de Philippe (commentaire précédent) et ayant volontairement décidé de les mettre à Saint Cyr malgré la dizaine de kilomètres qui nous séparent de l’école, je vais essayer de répondre aux 2 questions que vous posez et peut être en rajouter d’autres pour alimenter la réflexion.
    “A quoi sert l’école ?” :
    – A permettre aux parents d’avoir la conscience tranquille pendant qu’ils vaquent à leurs occupations, boulots ou activités
    – A permettre à nombre d’enseignants de pouvoir d’année en année répéter le même programme (ou presque), de la même façon et surtout sans avoir à trop se poser de questions sur l’efficacité de l’enseignement prodigué
    – A permettre aux enfants plus “doués” ou mieux soutenus à la maison de prendre un avantage sur leurs “collègues” pour pouvoir entretenir au mieux une forme d’élitisme à la française
    Plus sérieusement, j’ai l’impression que l’école sert surtout, à travers son inefficacité, à “occuper” notre jeunesse pendant une vingtaine d’années pour éviter qu’elle et ses parents ne se posent trop de questions.
    Car contrairement à vous, j’ai l’impression que cette prise de conscience ou de connaissances sur au mieux les inefficacités avérées de l’école reste malheureusement cantonnée à un petit cercles d’initiés. J’en veux pour preuve les réactions de certains parents d’élèves pour qui la pédagogie de Philippe reste incomprise et effrayante. Et avant qu’on voit les médias de masse s’emparer du problème, il va se passer du temps car en France on adore le statu-quo qui rassure même s’il nous empoisonne petit à petit…

    Pour la question “A quoi devrait servir une école ?”, Philippe a parfaitement raison : tant que l’école sera vécue par beaucoup d’enfants comme une obligation, c’est qu’on reste dans un système inefficace. La base de l’apprentissage, c’est le plaisir : plaisir d’être là, avec son maître ou sa maîtresse, ses copains et copines pour partager des moments sociaux enrichissants; plaisir de découvrir de nouvelles choses et d’acquérir de nouvelles compétences; plaisir d’évoluer dans un environnement qui laisse malgré tout à chacun une certaine liberté pour pouvoir avancer à son rythme et pas au rythme “moyen” dicté par l’enseignant tout puissance de l’école traditionnelle…

    Et le problème de l’école perdure longtemps puisque je viens de lire une étude qui précise que plus de 80% des salariés sont insatisfaits de leur travail mais que seulement moins de 10% d’entre eux cherchent sérieusement à changer cet état de fait : quand on a passé pour beaucoup 20 ans sans prendre vraiment de plaisir et sans issue possible, ça laisse des traces difficiles à nettoyer même avec de bons produits !

    Allez, promis la prochaine fois j’essaie de faire plus court et surtout : “MERCI PHILIPPE !!!!”

  4. Valérie Guiffrey

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Une école épanouissante pour l’enfant plus que pour l’élève intégrant les différences de chacun afin d’apprendre puis savoir vivre ensemble en toute tolérance.
    Ainsi former les adultes de demain en citoyen responsable et averti en totale conscience et libre arbitre.
    Une école du savoir et de la transmission selon des connaissances établies et affirmées par tous et non décidées par une sorte de diaspora voire une caste qui énonce à l’ensemble où se situe la vérité et que faut-il en apprendre et comment !
    Une école toutes disciplines, sans classement selon leur valeur estimée (par qui ? là encore), pour exemple les arts sous estimés (le parent pauvre) pourtant un moteur dans le processus d’acquisition des apprentissages de disciplines fondamentales, exemple les mathématiques qui pourrait s’apparenter à un jeu par ce prisme pour l’acquisition des représentations et symboliques de ce langage.

    Je m’arrête là pour aujourd’hui mais il y a encore beaucoup à dire

  5. Chloé

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Sortant de l’entretien non stop de Q2C avec Bernard Collot (merci Q2C et allez le lire !),j’ai envie de dire que l’école devrait être… une autre maison, avec d’autres enfants, d’autres adultes, où les enfants pourraient faire d’autres choses, vivre autrement…(et revenir à la maison après !). Mais c’est trop simple. Tiens, au fait pourquoi ce serait trop simple ?

      • Chloé

        Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
        Pourquoi une autre école me serait nécessaire ?
        – Parce que l’environnement que je peux offrir à mes enfants ne les conduirait pas forcément à l’acqusistion de tous les langages, même si je peux me considérer comme une privilégiée (j’ai compris les leçons de l’entretien sur la pédagogie de la mouche ;-)))
        – Parce que je sens bien qu’il faut qu’ils aient d’autres contacts, d’autres influences que dans la famille.
        – Pour qu’ils s’ouvrent à toute sorte d’horizons.
        … pour qu’ils me quittent un peu.
        C’est toujours aussi simple !
        Mais je suppose qu’il y en a bien d’autres qui vont donner des raisons moins simpliste !

        • Laurence*

          Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
          Selon moi, après bien des réflexions sur le sujet, l’école, et son corollaire : l’obligation qu’ont les enfants de s’y soumettre si ses parents l’ont décidé pour lui, ne sert qu’à exclure les enfants de la vie sociale et à laisser le champ libre aux adultes…
          Dans cette optique, le “mieux” serait donc qu’a minima ce soit un endroit agréable à fréquenter…
          Mais si l’on accepte de changer d’optique et que l’on reconnaissait aux enfants le droit de décider d’y aller ou pas, selon leur cœur, leur humeur et leurs affinités – oh ! le gros mot ! -, alors cela pourrait être un lieu de découvertes, de partages et d’échanges : pour peu qu’on leur en laisse et/ou on leur en donne l’occasion, les enfants ont un formidable moteur de curiosité et d’énergie qui les poussent à faire et à comprendre des tas de choses qui même parfois nous dépassent… Alors l’école ne serait plus l’école mais un lieu de rendez-vous, un centre de ressources où les enfants de tous les âges (même de cinquante ans !) sauraient qu’ils peuvent trouver des adultes (même de cinq ans !) prêts à les aider dans leurs recherches et leurs découvertes…
          Dans “Apprendre sans l’école”, John Holt a décrit deux lieux qui ressemblent un peu à ça : une école danoise des années 70 “Ny Lilleskole” et un centre londonien où s’est déroulé entre les deux guerres “The Peckham experiment”…

    • berna

      Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
      C’est exactement ce qu’on fait dans la non sco, des enfants, des adultes, de toutes origines, des lieux divers, des activités, du respect pour les rythmes et les centres d’intérêt, une socialisation ouverte sur le monde, une curiosité non bridée, pas de notes ni de classements, c’est le plus beau cadeau que j’ai pu faire à mes filles,avec en prime un modèle de vie décroissant car on ne fait pas carrière avec ce type de choix de vie assumé, B

      • Bernard Collot

        Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
        Bien sûr. Mais supposons un instant qu’à la rentrée prochaine un hypothétique gouvernement proclame : plus d’école pour tout le monde, débrouillez-vous !
        Parfois pour cerner un problème, on enlève son origine pour voir ce que cela ferait… au moins intellectuellement.

        • berna

          Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
          Il n’est pas question d’imposer la non sco à tout le monde, que chacun se questionne, trouve ses valeurs, son équilibre et son harmonie. Un seul système et imposé de surcroît, me semble la pire des choses.

  6. marie ange le rochais

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Ah si j’avais eu des profs comme vous je n’aurais pas arrêté l’école en 3eme ! ce qui ne m’a pas empêchée de devenir auteure et illustratrice et d’intervenir dans les écoles autour de mes albums. Dans mon atelier je donne des cours de dessin à des enfants qui n’aiment pas du tout l’école, ils sont souvent doués et surtout ils arrivent à se concentrer et à retrouver une estime d’eux même. Mais quelle dommage tout ce temps perdu…

  7. Pierre

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Je rebondis sur le commentaire de Richard et les 80% de personnes insatisfaites dans leur travail … J’ai l’impression que le fond du problème est la représentation de ce qu’est un “travail” et de ce que doit être une vie en général.
    J’ai l’impression que le travail est vu comme une fatalité (et une obligation) et quand on entend parler de certains jobs, ça se conçoit. Alors que ça devrait être pour tous l’une des nombreuses sources d’épanouissement (sans parler de l’école). Comme souvent dans ce genre de discussions, je pense à quelqu’un que j’ai croisé lors de ma formation pour être instit. Il expliquait que l’école avait été pour lui une souffrance et qu’il n’envisageait pas que ça puisse être différent pour ses futurs élèves … Difficile de faire évoluer l’école et la société dans ces conditions …

  8. V ALEAU Alain

    Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
    Je suis vraiment brisé par tous ces jugements! Je ne sais pas si le système remplit sa mission mais ce que je sais vraiment de tout mon vécu d’élève, d’enseignant et de bénévole retraité, c’est qu’il existe de nombreux profs, de belles équipes , autour de vrais projets d’écoles adaptés à leur population. Il y a aussi de véritables communautés porteuses de leur groupe scolaire, où œuvrent avec les enseignants les acteurs périscolaires les plus constructifs…
    Bien sûr, rien encore et depuis… très longtemps ne les cimentent au point de donner une même chance à tous les enfants… Rien n’empêche que l’école soit une loteri,e mais bon sang ne crachez pas dans la soupe et au contraire mettez en évidence ces réussites! Nous, les retraités qui y avons participé, en sommes fiers et nos élèves devenus des adultes responsbles nous donnent raison le plus souvent.
    Un enseignant c’est celui qui chaque jour assume avec conviction et compétence, ce qui ne fait de lui ni un béni oui oui ni un inconscient.
    Alain “… et l’école renaîtra de mes cendres!”

    • Bernard Collot

      Quelle pédagogie ou bien quelle école ?
      Il ne me semble pas que ce soient les profs qui soient en ligne de mire accusatrice dans tous ces commentaires.
      Il y a quand même bien, un problème : vouloir toucher à l’école est pris instantanément comme la mise au pilori de ses profs qui font tous ce qu’ils peuvent et comme il peuvent…. à leur façon et suivant leurs convictions. C’est ce stade qu’il faudra bien dépasser un jour.

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