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Préparer un enfant au monde dans lequel il vivra…

Vouloir préparer un enfant au monde dans lequel il vivra, désormais c’est juste préparer le monde dans lequel ils vivront tous, et le faire avec eux.
Ce monde n’adviendra pas si on laisse faire ceux qui disent le préparer actuellement. Ce monde n’adviendra pas si aujourd’hui on continue à mentir aux jeunes.
L’assurance privée n’existe pas. Si, elle existe: c’est payer pour avoir la certitude de tous les voir crever comme des sauvages, ou croire que le sien fera partie des survivants. Bonne nouvelle: même les enfants de profs sont soumis aux algorithmes alors ils ont aussi intérêt à se réveiller.
Mettre toutes ses forces dans la bataille pour faire partie des survivants suppose déjà de croire qu’il y en aura, ensuite qu’on a une chance d’en faire partie, et enfin d’assumer de réduire tous les autres au rang d’esclaves.
On imagine même pas combien il faudrait en sacrifier pour en sauver un petit échantillon dans le système actuel, sans compter qu’il faudrait aussi préparer la mission de sauvetage ou je ne sais quelle “bulle” réservée aux survivants des algorithmes.
Le vivre ensemble, la méditation, la gestion des émotions…sont-ils enseignés comme soins palliatifs, pour “conserver” la future chair à canons, les futurs esclaves, et pour rassurer les improbables “élus” sur la moralité du système le temps qu’ils s’endurcissent?

Pour moi tout ceci découle de la lecture de l’article Éducation émancipatrice : le moment de passer à l’offensive , mais j’aimerais quand même émettre un petit bémol: La construction et la transmission ne s’opposent pas à mon avis. Mettre les mots en duels n’est pas toujours profitable, ici en tout cas je ne comprends pas vraiment ce que vous entendez par transmission… Il faut bien transmettre les moyens de poursuivre la lutte pour l’émancipation et la dignité humaine par exemple, au lieu d’enterrer sa lutte avec soi quand on y est pas arrivé! Et dans ce qu’on a eu la chance de voir, de lire, d’entendre, de rencontrer…dans ce qui en vaut la peine, il y a bien eu de la transmission imbriquée dans un processus de construction non?

4 Comments

  1. Raymond Millot

    Préparer un enfant au monde dans lequel il vivra…
    merci pour ta réaction! Ne penses-tu pas que lorsque, on construit son savoir (c’est mon cas …à mon âge très avancé) on cherche des sources nouvelles…On les trouve dans les livres, sur internet, on les demande aux profs, aux intellectuels etc…
    il y a transmission en rapport à une demande.
    Tout l’art me semble être de provoquer une demande … et comme je le préconise de susciter la volonté de faire face . Toujours Gramsci : pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté.
    Salut amical
    Raymond

    • Elise Camille

      Préparer un enfant au monde dans lequel il vivra…
      Merci de m’avoir répondu!
      Je pense que selon les âges et stades de développement, les langues, les cultures dans lesquelles se développent déjà des débuts de formes de constructions, selon les conditions et le milieu de vie, selon les classes sociales, les motivations et entraves diverses et variées que chacun peut avoir pour des raisons de natures encore plus variées….. et peut-être même selon les personnalités (même si ce dernier facteur est lui même en partie composé à partir de tous les autres) on a de grandes chances de tirer profit d’avoir rencontré et expérimenté plein de façons d’apprendre différentes pour constater lesquelles nous conviennent. De plus je n’apprends pas le jardinage comme j’apprends le chinois, ni le chinois comme j’apprends le français pourtant ce sont deux langues, ni la musique comme la spéléologie…Je n’apprends pas ce que j’ai envie d’apprendre comme ce que je suis obligée d’apprendre… Quelqu’un d’autre tiré au sort dans toute la population mondiale pour peu qu’il/elle soit dans la situation d’apprendre les mêmes choses ne pourrait pas tirer profit des mêmes méthodes pour aborder les mêmes apprentissages.
      J’ai trouvé quand j’étais petite, et là dessus je n’ai pas changé d’avis, que la multitude des profs et des autres élèves rencontrés me donnaient une multitude d’outils possibles. Le premier élément est donc pour moi une diversité de rencontres et l’attention à la qualité de ces relations. Au niveau des outils, comme tout le monde il y en a dont je n’ai jamais pu m’emparer mais j’ai fait avec ceux dont j’arrivais à me servir: parfois explorer plein de choses avec les copains copines et construire des tas de trucs ensemble, mais aussi parfois écouter un prof parler un peu longtemps pour peu qu’il ait l’air lui même sincèrement intéressé par ce qu’il racontait, et concerné par ce que ses élèves pouvaient en recevoir. La diversité pédagogique, l’objectivation des pratiques sans se couper de la spontanéité, l’humilité, les moyens de faire ce en quoi on croit si c’est réfléchi, senti, et pas juste reproduit machinalement, les moyens de chercher des solutions aux situations qui ne marchent pas, le travail en équipe…et un projet d’école non recopié sur le projet académique lui même recopié sur le projet ministériel, lui même dicté par… Bref!
      Et je pense que les enfants apprennent en effet beaucoup de choses par eux mêmes si on leur en donne les moyens. Si on s’intéresse sincèrement à eux, il faut les aider justement à trouver comment ils peuvent apprendre ce qui est difficile pour eux.

  2. MILLOT

    Préparer un enfant au monde dans lequel il vivra…
    J’en conclus que nous avons la même conceptions des apprentissages au cours desquels on peut souhaiter que plus savant-e-s nous transmettent des savoirs; J’en donne l’exemple dans mon texte avec Stiegler et Servigne que je te recommande.

    Je crains que ce texte qui se conclut par des propositions précises , bien que présenté par le collectif reste une bouteille à la mer…à ton avis ?
    amicalement

    • Elise Camille

      Préparer un enfant au monde dans lequel il vivra…
      Si c’est bien le texte publié sur ce site, je dirais que je suis entièrement dans votre analyse sauf pour la réserve dont nous avons parlé, mais sur les propositions, c’est programmé un peu trop loin pour moi.
      Le début des propositions me parle bien, après vous me perdez car je n’ai pas toutes les connaissances que vous avez, et aussi parce que pour moi quoi qu’on ait prévu au départ, on va naviguer à vue, et le chemin se fera en marchant: Caminante, no hay camino. (Antonio Machado) L’essentiel c’est de se construire une sacré formation de navigateurs, de construire un bateau qui tient sacrément la mer, d’être bien d’accord sur quel cap on prend , d’avoir la boussole, ou savoir lire le ciel pour garder ce cap, la solidarité, et ne pas se laisser déposséder des moyens de naviguer “ensemble et librement” même dans la tempète. On ne pourra pas prévoir à l’avance toutes les étapes vu le bordel que ça va être, ça c’est une certitude.
      Amicalement

      Elise

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