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Philosophie de la gratitude


Philosophie de la gratitude

Hannah Arendt en était arrivée à ce stade de réflexion; selon elle, l’autorité dépendait de la gratitude. Seul aurait de l’autorité celui qui est capable de ressentir de la gratitude pour autrui.

On a bien compris ce que cette affirmation peut avoir de surprenant. Ce n’est pas la gratitude éprouvée pour une personne qui donnerait à celle ci (de notre point de vue) de l’autorité; mais le contraire.

C’est parce que aujourd’hui, je peux et suis capable de ressentir de la gratitude pour ce que l’autre m’offre, ce qu’il me donne de lui, que je peux éventuellement « avoir de l’autorité ».

D’où peut venir une telle gratitude et comment la comprendre? Comment peut on éprouver de la gratitude non pour celui qui nous donne, mais à qui on donne?

Comment entrevoir ici et maintenant une autre vision du social. Un « social » qui constitue une chance pour celui qui y travaille et non pas une charge, une vocation ou une quelconque bonne action.

Le « Social » que nous réalisons à Robinson est une chance pour nous tous. Il n’est ni une vocation, ni une mission, ni un devoir , il est une richesse.

Comment faire comprendre à « l’ère de l’antisocial » , que l’intervention sociale ne nous appauvrit pas, qu’elle ne nous néglige pas, qu’elle ne nous nie pas?

Nombre de nos contemporains sont littéralement tourmentés par l’obsession que les précaires les appauvrissent, que les exclus les marginalisent , que les étrangers leur font perdre leur identité, que les enfants les nient comme adultes.

Ce que la pédagogie sociale fait découvrir, c’est justement une perspective inverse, d’une confrontation avec la réalité, toute autre. Il n’y aura pas de cohésion sans la marge, d’identité sans différences, d’adultes sans dissymétrie des places , de société sans les précaires.

A Robinson , nous avons beaucoup d’autorité car nous avons beaucoup de gratitudes: vis à vis de nos adhérents, de nos sympathisants, de nos stagiaires, de nos volontaires, de nos permanents, de nos militants.

2 Comments

  1. Anonyme

    Philoophie de la gratitude
    Nos différences, une richesse à cultiver, à partager
    De là naîtra notre cohésion sociale sans besoin d’autorité
    mais en harmonie par bon sens et réelle solidarité.
    Encore un rêve vers lequel nous devons tendre pour espérer l’atteindre.

    Seul le terme “autorité” me pose question,
    il sonne rigide et supérieur, “autorisé”
    n’en est-il pas un plus approprié pour cette société en mutation ?
    Il me semble que l’époque manque de permission j’irais plus en ce sens.
    juste un avis

    L’exclusion, une aberration du système qui devrait pour tous résonner comme un constat d’échec nécessitant l’action immédiate plutôt que traitée par le mépris comme une double peine pour ceux qui la vivent.

    Le cœur a ses raisons que la raison ignore.
    mais sans doute aucun, le cœur mène la danse (bien qu’accompagné de la raison).

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