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Pas d’école pour les enfants des migrants de Champcueil

Depuis fin Novembre 2015, la Maison d’accueil spécialisée (MAS) de la Briancière, jouxtant l’hôpital gériatrique Georges-Clémenceau de Champcueil, un village de l’Essonne, fait office de foyer d’hébergement pour les migrants. La gestion du centre a été confiée à la Croix-rouge.
Neutre mais indépendante la Croix-rouge a refusé qu’ils soient accueillis dans des tentes comme le demandait la préfecture et a fait aménager ce centre sur trois étages. Le centre est isolé des grands centres urbains et les transports sont peu accessibles. Les locaux sont en assez bon état. La structure est tout à fait viable et peut permettre d’accueillir les gens dans dans de bonnes conditions. Environ cent personnes y sont logées actuellement. La capacité d’accueil est de 300 personnes. La structure est probablement destinée à évoluer. La population est composée d’une majorité de jeunes hommes ayant entre 20 et 35 ans et de quelques familles. Une quinzaine suit des cours de Français avec assiduité. Les familles sont syriennes. Les réfugiés sont syriens, irakiens, soudanais, érythréens, tunisiens, pakistanais…

Nous pensons qu’il serait utile de bien accueillir les enfants du centre dans l’école publique de Champcueil, même de manière provisoire, dans le souci de favoriser leur arrivée en France. Ce n’est certes pas une position aisée car les classes sont déjà surchargées et qu’il est fort peu probable que la direction académique alloue des moyens supplémentaires à l’établissement. L’école est susceptible de “bénéficier” d’une mesure de fermeture de classe mais cette éventualité nous semble inopportune surtout si d’autres familles avec enfants arrivent dans le centre.

Rappelons, que les conflits au Moyen-Orient s’amplifient tragiquement, que le flux des migrants venant trouver refuge en Europe ne cesse de croître, que les bidonvilles sont évacués manu-militari par les autorités de ce pays… Dans ce contexte, il serait incompréhensible que la structure d’hébergement de Champcueil ne soit pas amenée à accueillir en urgence d’autres exilés, d’autres familles. Il faut donc que soit garanti et organisé de manière viable l’accueil des élèves de la Garancière au sein de l’école publique qui y est favorable.

La préfecture de l’Essonne qui est décisionnaire, en ce qui concerne tous les volets de la situation administrative des habitants du centre de Champcueil, met pour l’ instant en avant le fait que l’accueil y est temporaire. Les familles y seraient en transit. Cela ne justifie par pour autant que des enfants soient déscolarisés pendant plusieurs mois. Cela va à l’encontre de la constitution, de nos lois, du droit international et des engagements de la France qui est entre autre, signataire de la convention des droits de l’enfant. Dans le respect des textes, par souci d’humanité, la scolarisation des enfants réfugiés de Champcueil doit être rapidement mise en place. L’État doit prendre ses responsabilités.

Pour Sud éducation, cette situation est inacceptable et nous espérons que tout sera fait pour accueillir les enfants dans les meilleures conditions qui soient.

À l’heure où la supposée xénophobie de la population est instrumentalisée par les gouvernants pour mener une politique extrêmement frileuse voire à la limite de l’inhumanité, à l’heure où la parole et les actes de ceux qui agissent solidairement sont méprisés, et parfois condamnés, il est plus que temps de réagir dans l’unité et montrer que nos valeurs républicaines ne servent pas uniquement à brasser du vent.

À Calais, comme dans l’Essonne, nous ne devons pas laisser faire n’importe quoi. L’État et les collectivités doivent mettre en œuvre les moyens nécessaires à la scolarisation et plus généralement à un accueil digne des migrants qui arrivent sur notre territoire. C’est à nous des les y inviter en usant partout de nos droits démocratiques et à faire triompher la Raison plutôt que les calculs politiciens. Et nous le ferons avec vous, les autres syndicats et les associations qui luttent pour les droits des gens et des enfants à vivre normalement.

Sud éducation 91

1 Comment

  1. BIACHE Roland

    Pas d’école pour les enfants des migrants de Champcueil
    la question de la scolarisation des jeunes migrants est cruciale. Il faut un service public qui sache s’adapter à leur situation particulière.
    Beaucoup sont des mineurs isolés. Il faut une action concertée entre les différents services de l’état et les ASE et autres structures pour une bonne prise en charge de ceux-ci/celles-ci.

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