Menu Fermer

Parcoursup ou la guerre de l’algorithme

Nous relayons un texte de Francis FERRÉ paru sur le site A contretemps.

[… ] La situation est désormais la suivante : tout se passe comme si chaque élève devait jouer une partie d’échec avec un logiciel de deeplearning et tâcher de la gagner sans qu’on lui laisse le seul avantage dont il dispose objectivement : la connaissance qu’il a de lui-même et de ses désirs. Or, même avec ce léger avantage, la victoire est quasi-impossible, pour Kasparov inclus. En conséquence, pour que les élèves aient ne serait-ce qu’une chance de bénéficier d’un rapport de forces équitable, il faudrait que chacun d’entre eux dispose d’un logiciel prenant en compte leurs intérêts et leur subjectivité et qui soit suffisamment puissant pour se confronter aux différents logiciels utilisés par les formations de leurs choix. Ce qui relevait il y a encore vingt ans de la science-fiction est devenu réalité, une réalité qui en dit long sur des enjeux dont toute réflexion politique fondée sur les moyens bien faibles de l’intelligence humaine doit désormais tenir compte : c’est clairement la capacité délibérative d’une telle intelligence qui se voit radicalement niée.

Extrait du texte à lire in extenso ici : http://acontretemps.org/spip.php?article670

1 Comment

  1. Françoise Clerc

    Parcoursup ou la guerre de l’algorithme
    L’analyse produite dans ce texte est très intéressante et mérite d’être largement diffusée. Tout ou presque, y est dit, notamment l’impossibilité de produire un tableau suffisamment complet de la situation tant les processus de classement/sélection ont été soigneusement atomisés et opacifiés.

    Juste une remarque : l’auteur part du postulat que les enseignants sont en général bienveillants et que les familles des élèves mal traités par Parcoursup (et donc les citoyens) sont plutôt du côté des victimes. Mais il faut bien considérer que si un ministre et son administration peuvent inventer une telle machine c’est avec le soutien au moins quantitatif du vote des français pour un monsieur qui n’a jamais caché son ambition de mettre la France au carré du libéralisme le plus féroce ; c’est oublier aussi qu’un certain nombre de collègues en classes prépa et dans les universités sont assez contents de trier (ou de croire qu’ils trient parce qu’en fait ils subissent eux aussi l’incertitude des effets de leurs choix) les élèves en fonction des exigences supposées des formations.

    La leçon de tout ceci tient probablement dans l’idée que créer le chaos permet de régner sans opposition car le chaos produit la sidération.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *