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Nouvelles du front… et de la galaxie réac-publicaine

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Nouvelle revue de presse, le FN, les néo-conservateurs et l’école… du blog L’école des réac-publicains








feb.jpg Une nouvelle école “Espérance banlieues” doit ouvrir à Saint-Étienne. Pour connaître cette très médiatique vitrine des réseaux ultra-libéraux et ultra-catholiques, voir le petit billet consacré à cette fondation sur ce blog





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Un ancien recteur dans Causeur

Le numéro de mars de Causeur revient une énième fois sur la décadence de l’école, le but étant pour cette publication très droitière, de récupérer des signatures “prestigieuses” pour donner une caution au discours réactionnaire… (vieille stratégie de la Nouvelle Droite…).

Outre l’édito d’Élisabeth Levy « École, jusqu’ici tout va mal, mais l’idée de résistance passive se propage » on retrouve Philippe Meirieu qui a très imprudemment et très naïvement « offert » sa signature au sulfureux mensuel…

Ce numéro de Causeur ouvre également ses colonnes à l’ex-recteur Alain Morvan qui avait défrayé la chronique en étant débarqué par Nicolas Sarkozy. Le journal Le Monde avait à l’époque brossé le portrait de ce personnage “Alain Morvan, l’intransigeant de la laïcité”, 23 mars 2007 par Luc Cédelle et Sophie Landrin

Extraits :

Jugées courageuses, ses prises de position lui valent le soutien des étudiants et des associations antiracistes, et lui assurent une place de choix dans les médias. Le recteur prend goût à ce rôle d’aiguillon. Mais l’affaire Al Kindi, du nom de cet établissement scolaire musulman qui a fini par ouvrir à Décines, souligne les limites de sa posture.

Sous couvert d’hygiène publique et de sécurité, le recteur de Lyon, qui instruit le dossier technique de l’affaire, s’opposera par trois fois à l’ouverture du collège-lycée. Des musulmans viendront manifester leur colère sous ses fenêtres et réclamer sa démission. “Tentatives d’intimidation” menées par des “intégristes” et des “islamistes”, se défend Alain Morvan, qui dénonce “un complot contre la République”.

Des syndicalistes enseignants de la FSU du Rhône déplorent depuis longtemps son “autoritarisme”. Le syndicat n’aperçoit, dans le projet Al Kindi, “aucun élément” de nature à corroborer des soupçons d’extrémisme. Au nom de la laïcité et des principes républicains pourtant, Alain Morvan continue de pourfendre, dans cette affaire, ces politiques qui encouragent selon lui le communautarisme et “veulent vendre la République à la découpe”. Incapable d’engager un dialogue avec les associations musulmanes, il se radicalise. On l’accuse d’islamophobie, il se défend obstinément de “toute attitude antireligieuse”.

[…]

Face à son franc-parler et à ses foucades, ses détracteurs le soupçonnent d’être un protégé de Jacques Chirac avec lequel il serait lié. “C’est un fantasme”, dit-il. On le présente comme un ancien membre du Club de l’horloge, proche de l’extrême droite. “C’est totalement faux ! De la calomnie pure.” Est-il de droite ? Le recteur concède avoir “eu de la sympathie pour le RPR au début des années 1990”. Il reconnaît avoir été adhérent pendant trois ans du parti gaulliste. “J’étais un cotisant, rien de plus. J’ai sans doute été à droite, mais je ne le suis plus.”

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2007/03/23/alain-morvan-l-intransigeant-de-la-laicite_887032_3224.html#ZC0dGO4Iyy7UgpRf.99

Pour information, voici la petite notice rédigée dans le livre L’école des réac-publicains concernant ce magazine :

Causeur

Lancé en novembre 2007 sous forme d’un journal en ligne, Causeur se présente comme un « salon de réflexions » créé par la journaliste Élisabeth Lévy, l’historien Gil Mihaely et l’éditeur François Miclo. Une version mensuelle sur papier est publiée à partir de juin 2008 et distribuée en kiosque depuis avril 2013 (le financement est assuré, entres autres, par Charles Beigbeder* et Xavier Niel). La ligne est ouvertement conservatrice, souverainiste et républicaine. On retrouve, parmi ses collaborateurs réguliers : Alain Finkielkraut*, Basile de Koch, Luc Rosenzweig, Jean-Paul Brighelli*, mais aussi Jean Claude Michéa, Marcel Gauchet, et occasionnellement Natacha Polony*, Pascal Bruckner*, etc.

En septembre 2012, Jean Paul Brighelli* y a transféré son blog Bonnet d’Âne, tout comme Véronique Bouzou*. Une enquête du Nouvel Observateur de septembre 2012 a classé Élisabeth Lévy et Causeur dans la mouvance des « néo-fachos » aux côtés d’Alain Soral*, Robert Ménard*, Éric Zemmour*, Renaud Camus*, Richard Millet.

Sur la stratégie et la rhétorique de cette publication, voir : « Des “salauds” : éthos et interdiscours dans Causeur », François Provenzano in Le discours des « néo-réactionnaires », Transgressions conservatrices, Pascal Durand et Sarah Sindaco (dir.), CNRS Éditions, 2015.

Pour mémoire, la Une du même mensuel, en juin 2015, “Égalité, égalité, égalité…”

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Le Collectif Racine

2017 : Marine Le Pen est élue présidente de la République. Sa première décision pour l’École est de marquer un coup d’arrêt définitif à 40 ans de chute sans discontinuer : pour la 1ère fois depuis bien longtemps, il est de nouveau question de remettre les élèves au travail, aux professeurs d’instruire et aux parents d’éduquer. Une révolution copernicienne qui ne restera pas sans effet.

C’est ainsi que s’achève la “Petite chronologie du déclin de l’École expliqué aux parents” de Rémi Vatel (CR77). Tout a commencé en 1964, écrit-il :

1964 : Bourdieu publie « Les Héritiers » dans lequel il défend l’idée que la culture est « bourgeoise » et que par conséquent, il ne faut pas la transmettre aux enfants du peuple.

Mai 68 : les étudiants revendiquent le fait de ne plus être notés seulement sur leurs résultats, mais également sur leur personnalité.

1972 : nouveaux programmes scolaires avec pour la 1ère fois, des exigences à la baisse.

1975 : réforme Haby dite du « collège unique », application par un gouvernement de droite d’une vieille idée de gauche.

1981 : création des ZEP basée sur l’idée qu’il faut « plus de moyens » et « enseigner autrement » pour les écoles des cités qui bénéficient de condition d’enseignement privilégiées (informatique, pédagogies soixante-huitardes aussi inefficaces que ludiques et fric à gogo : matériel, sorties, voyages, etc.)

… et ainsi de suite jusqu’en 2017.

Pour prolonger cette chronologie, il faut se précipiter sur la BD La Présidente (Farid Boudjellal (Dessinateur) – François Durpaire (Scénario) – novembre 2015). Différentes planches évoquent le programme éducatif du FN et les auteurs imaginent, au “ministère de l’école et des savoirs fondamentaux”, Marion Maréchal Le Pen…

On y croise aussi Valérie Laupies, chargée des questions éducatives au FN…

Une lecture nécessaire qui rend aussi hommage aux résistances des blogs et sites sur le web…





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Mais, avec le FN, c’est aussi le retour de l’école de papa…

Ainsi, Papa Philippot a -t-il été intronisé président du Collectif Racine du Nord par Marine Le Pen en personne. Le site du Collectif a mis en ligne : “Où est passée la refondation de l’école ? – par Daniel Philippot” – texte d’un vide abyssal… L’extrême droite est bien une affaire de famille…




Sous couvert de “formations de niveau universitaire”, l’extrême droite crée des associations pompes à fric (public)

Un billet sur le blog le Mammouth déchaîné

Un des derniers exemples en date, la toute jeune association “Formation polis”.

Liée à l’extrême droite catho intégriste et ayant la même adresse que le journal L’Homme Nouveau, cette association récemment créée annonce ainsi qu’elle propose des stages de “formation de niveau universitaire” source

La déclaration d’une association “à but non lucratif” devrait donc permettre à la dite association de recevoir des dons défiscalisés… pour faire réfléchir “les étudiants et jeunes professionnels”, nous dit-elle, au caractère “intrinsèquement mauvais” de la démocratie” et leur “fournir un mode d’emploi d’une dissidence adaptée à notre époque”. source




Résistances…



– Le site La Horde relaye la publication du billet de B. Girard – également en ligne sur le site Questions de classe(s) – « Journée du drapeau » : L’école dans le piège identitaire





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– Un petit mot aussi pour soutenir le lancement d’un quotidien pour le mouvement social “Le Progrès social” qui lance un appel à soutien financier (voir ici). Il est très important de contribuer à ce projet… Le n° 0 du supplément WE envoyé aux premiers contributeurs présente une rubrique sur l’extrême droite qui est très stimulante…



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– Ce fut ma lecture des vacances : Fascinant / fascisant d’Alain Chevarin, livre publié en 2013 chez L’Harmattan. Une analyse des rapports entre la culture et l’extrême droite, d’une érudition vertigineuse… Dès que j’ai le temps j’y consacre un billet (ou bien je laisse le clavier à Alain…)


1 Comment

  1. Frédéric Béague

    Nouvelles du front… et de la galaxie réac-publicaine
    Bonjour.

    Vu les nombreux écrits publiés sur ce site ou recensés par celui-ci pour accréditer l’idée que l’Ecole serait de plus en plus réactionnaire et au service de la propagation des dogmes du néo-libéralisme, je me permets d’exprimer 2 petites remarques.

    D’abord, il est plaisant de noter que la galaxie appelée “réac-publicaine” reproche à l’inverse à l’école d’être “gauchisante”, “marxiste” ou “égalitariste” par exemple… Ce qui me fait penser que chaque camp peut donc poser sur l’Ecole le regard, les mots et le jugement qui arrangent sa thèse, tout simplement parce que l’Ecole est bien plus multiple et ouverte que les uns et les autres le prétendent.

    Et plutôt que de se poser la question de savoir si l’Ecole est de gauche ou de droite, et de vouloir se l’approprier dans son propre camp (endoctriner un enfant à n’importe quelles valeurs et visions de l’histoire par exeple est tjs un endoctrinement, un viol des consciences), je pense qu’il vaudrait mieux s’intéresser à bâtir une Ecole au seul service des enfants, de leur développement libre et personnel, plutôt que de vouloir politiser l’Ecole même dans le sens qui nous convient le mieux.

    Une Ecole qui ne “produirait” par exemple que des anarchistes, des libertaires ou des décroissants serait forcément tout aussi totalitaire et dangereuse pour la liberté de conscience, et donc condamnable, qu’une Ecole au service d’idéaux ‘réac-publicains”.

    En tte sympathie.

    Frédéric

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