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Nous ne traverserons toujours pas la rue

La nomination pour trois ans, par détachement, à compter du 5 novembre, d’un officier de gendarmerie comme proviseur adjoint d’un lycée de Seine-Saint-Denis a légitimement suscité l’émotion des personnels pour son aspect sécuritaire.

Mais un autre aspect apparait aussi : si la moitié de son temps sera dédiée à la sécurité, l’autre moitié sera, d’après le rectorat, « consacrée à des missions classiques de proviseur adjoint ». Et revoilà, mais cette fois-ci dans l’Éducation nationale, la traversée de la rue chère au président Macron.

Celui-ci nous a appris récemment qu’un horticulteur pouvait, rien qu’en traversant la rue, devenir employé de restauration. Aujourd’hui il semble qu’un officier de gendarmerie puisse, du jour au lendemain, conduire la politique pédagogique et éducative d’un établissement. On n’arrête pas le progrès *.

L’avenir s’annonce même radieux : quand un-e enseignant-e voudra changer d’air, il lui suffira de traverser la rue pour devenir commandant de gendarmerie pendant trois ans …

* : soyons honnêtes : si le recrutement des personnels de direction se fait essentiellement par concours et est assorti d’une formation professionnelle statutaire obligatoire et préalable à la titularisation, le détachement dans ce corps existait avant Macron, et l’arrêté du 1er avril 2011 prévoit pour les personnels détachés « un accompagnement spécifique » et un « parcours personnalisé de formation ». N’empêche …

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