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Monsieur Hulot s’en va…

La nouvelle s’est répandue très vite. Le gouvernement salue les actions du Ministre comme s’il voulait diminuer la portée du geste, car les « petits pas » pour la transition écologique qu’aurait tracés Nicolas Hulot, selon le porte parole du gouvernement ne sont guère visibles…

Nicolas Hulot quitte le ministère de la transition écologique : « Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur de ces enjeux-là. »
Le cadeau aux chasseurs avec la baisse du prix du permis de chasse qui passe de 400 à 200 euros est sans doute la goutte d’eau de trop après un an de renoncements du gouvernement Macron sur le « Plan climat » qu’il avait présenté en juillet 2017.
Un beau présent aux chasseurs !
Cette réduction du coût va rendre la chasse accessible à de nouveaux chasseurs, plus jeunes venant des villes et avec un permis valable dans tous les départements.
Quant aux animaux, tant pis !
Pour donner le change, il sera mis en place une « gestion adaptative des espèces d’animaux chassés ». Les moratoires seront adaptés, révisés après comptages des animaux. On peut s’inquiéter sur les modalités de ces décomptes…
Le retour des chasses présidentielles à Chambord est aussi au programme, elles permettront de présenter la « culture » de la France à ses invités prestigieux.
Les repas fastueux, les chasses à courre, on se croirait revenu au temps du roi Soleil !
Pendant ce temps la France des Droits de l’Homme se délite, les acquis sociaux sont en sursis, les prestations sociales diminuent ou augmentent très en deçà de l’inflation…
Au moins Nicolas Hulot ne sera plus complice des renoncements à venir.

Retour sur une année de transition écologique

Les principales mesures réalisées du « Plan climat » présentées par Nicolas Hulot en juillet 2017 :
– La prime à la casse étendue à tous les ménages souhaitant remplacer leurs véhicules dès 2018… à condition de se séparer d’un vieux véhicule.
– Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) prolongé jusqu’au 31/12/2018, mais qui élimine certaines dépenses comme les portes extérieures et les volets isolants et le double vitrage à partir du 1er juillet 2018. De plus, le taux du crédit d’impôt que les contribuables peuvent déduire de leur impôt sur le revenu est abaissé de 30 à 15 %.
– Le chèque énergie annuel donné aux ménages aux revenus modestes pour le règlement des factures. Il remplace les tarifs sociaux de l’énergie, du coup le bénéficiaire doit payer le plein tarif tout au long de l’année avant de recevoir son chèque…
– Le « coup de pouce économie d’énergie » pour aider les ménages qui ont du mal à payer leurs factures d’énergie ou à se chauffer…

« En même temps » – spécialité de Macron – une série d’ajustements, de renoncements s’enchaînent pour convenir aux intérêts particuliers du libéralisme
– Le report de la réduction de 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité française, initialement prévue pour 2025 a été reportée à 2030, voire 2035.
– La revue à la baisse des ambitions pour l’éradication des « passoires thermiques » : rénover d’ici 10 ans d’abord les logements occupés par leur propriétaire ce qui délaisse les locataires et pénalisent les plus modestes, pourtant les plus nombreux, qui ont moins accès aux emprunts pour les travaux de rénovation.
– La candidature de Paris pour les jeux olympiques de 2024 pour flatter les intérêts politiques et économiques. De nouvelles constructions pour les touristes argentés tout en laissant les installations sportives de la région dans leur état de vétusté.
– La prolongation de l’autorisation de concessions d’exploitation des hydrocarbures au-delà de 2040 si le titulaire du permis « démontre (…) qu’une telle limitation ne permet pas de couvrir ses coûts de recherche et d’exploitation en vue d’atteindre l’équilibre économique par l’exploitation du gisement découvert. »
– L’autorisation de l’extraction de l’hydrogène sulfuré et l’ouverture de la voie à des méthodes d’extraction des gaz de schiste (seule la technique de la fracturation hydraulique est à ce jour prohibée).
– La suppression des aides de l’État au maintien de l’agriculture bio pour les transférer sur le financement des contrats d’aide à la conversion laissant la responsabilité aux régions de financer… ou pas le maintien des aides à l’agriculture bio.
– Le retour de la déforestation importée avec l’autorisation de raffiner l’huile de palme par Total.
– Le refus de l’Assemblée d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate.
– L’assouplissement de la loi Littoral.qui va permettre de bétonner les bords de mer.
– Le retour des chasses présidentielles.
– Le coût du permis de chasse passe de 400 à 200 euros.
– Mise en place d’une «gestion adaptative des espèces d’animaux chassés» qui adaptera les moratoires au comptage des espèces.
– Sans oublier la complicité de la France aux traités de libre-échange qui offre plus de libertés aux entreprises au détriment du droit environnemental. Ils vont à l’encontre des économies d’énergie à réaliser pour la survie de la planète, car ils entraînent de fait, le développement des échanges commerciaux internationaux.
Renoncer, ajuster pour épargner le système économique libéral c’est laisser la place au dérèglement climatique !

C’est dans la transformation du système économique que réside la solution pour ralentir le réchauffement climatique. Pour l’instant, ce système est hégémonique sur la planète avec ses activités ultra-productives décidées par quelques grandes entreprises soutenues par les financiers qui s’en nourrissent. Ce qui compte pour elles : les profits ! Bien sûr pas pour réinvestir dans leur entreprise, mais pour les verser en dividendes aux actionnaires, si besoin elles ferment et licencient. Ce système économique méprise les humains et les ressources de la planète.
Déjà en son temps, Karl Marx soulignait que « le capital épuise deux choses, le travailleur et la nature ».
S’il n’est pas encore trop tard pour prendre conscience et changer ses pratiques de consommation, il est urgent de transformer totalement le système économique, condition sine qua non pour éviter la disparition du monde vivant sur la planète à la fin de ce siècle.
C’est urgent, car la disparition des espèces biologiques sur la Terre a déjà commencé et elle se fait de plus en plus rapidement : sur 100 ans au lieu de 10 000 ans pour les extinctions antérieures qui étaient provoquées par des événements naturels (cataclysmes, éruptions volcaniques, chutes de météorites). La disparition à laquelle on assiste est en grande partie causée par les activités humaines.
Peu de temps devant nous, après la sensibilisation et la prise de conscience, il est urgent de s’approprier les savoirs nécessaires sur le climat, les océans, l’économie, l’énergie… et la connaissance de son environnement.
Et pour qu’en 2040, les adultes des pays développés soient conscients, vivent, produisent et consomment différemment, ce sont les enfants d’aujourd’hui qu’il faut sensibiliser et éduquer.

Au Ministre de l’Éducation nationale de prendre le relais !

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