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Maman, j’ai mal au ventre !

Que les parents qui n’ont jamais entendu leur enfant avoir mal à la tête, mal au ventre, avant d’aller au collège me jettent la première pierre ! Cinéma ? Stress ? Douleur somatique ? C’est souvent difficile de faire la part des choses, surtout à cette époque de l’année où les directeurs d’établissements se métamorphosent en représentants commerciaux, tandis que les parents d’élèves en CM2 s’interrogent sur le collège du quartier, regardent l’herbe à côté qui semble plus verte, voire se tournent vers le privé.

Dans son livre “Même pas grave ! – L’échec scolaire, ça se soigne”, Olivier Revol présente plusieurs portraits d’enfants malades de l’école. Certains d’entre eux sont des sentinelles, ils sentent quand quelque chose ne va pas ! Avant qu’elle ne se transforme en phobie scolaire, la douleur du dimanche soir ou du lundi matin n’est-elle pas qu’une expression des malaises que rencontre notre système scolaire ? Faut-il garder ses enfants à la maison en attendant que l’école aille mieux ?

On s’interroge sur les rythmes scolaires, mais pour les parents et enfants de la zone C, difficile d’attendre le mois de mars pour se reposer ! Quand sur cette fatigue on saupoudre un peu de conflits au sein de l’établissement soit à cause d’une fermeture de classe, soit à cause de la dotation horaire globale, les enfants sentinelles évoluent dans une atmosphère pleine de tension…

Tout établissement a ses dysfonctionnements… Pour caricaturer, prenons une grande cour, avec une température et un temps hivernal, remplie de collégiens. Ce n’est pas l’Afghanistan, mais pas non plus l’entente cordiale sur ce terrain miné où circulent virus de la grippe ou de la gastro. Tous les adultes sont au chaud, pour pouvoir mieux observer les belligérants depuis leurs miradors. Certains surveillants auraient été vus poussant à l’extérieur les déserteurs qui refuseraient d’obtempérer. L’enfant sentinelle ne manquera pas de trouver les failles :

  • Ce n’est pas inscrit dans le règlement intérieur. Au moins une fois, quand il y avait trop de neige, les enfants ont pu rester dans le hall. Il est donc envisageable de rester dans le hall.
  • Les toilettes sont chauffées et l’accès y est autorisé

Or lorsque la moitié du collège occupe les toilettes filles, tandis que l’autre occupe les toilettes garçons, la guerre ne peut qu’éclater ! La douleur au ventre apparaît à 11 heures, et les effets les plus odorants et colorés de la gastro à 12 heures ! On appelle alors les parents, puisque les infirmières ne sont pas là, ou alors en réunion… Malheureusement, la téléportation n’est pas à la portée de tous, et l’enfant reste assis sur une chaise, sans pouvoir boire un verre d’eau, dans cet étrange lieu appelé “la vie scolaire”, en attendant l’arrivée des secours. Ah, qu’elle est loin la réunion de rentrée de sixième où l’on nous avait assuré que les enfants pouvaient être malades tous les jours de la semaine, puisqu’il y avait toujours une infirmière sur l’établissement !

Les jours passent, à la maison, les parents n’étant pas pressés de renvoyer leur progéniture en Afghanistan tant que le mal de ventre n’a pas disparu. Ah qu’elles sont longues ces 8 semaines entre janvier et mars !

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