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Les « Tableaux Noirs », c’est nous, c’est vous.

Nous relayons cet appel diffusé suite à l’affaire des “tableaux noirs”

12 oct. 2017 — Si vous pensez que notre « affaire » est l’affaire de tous, voici un texte que vous pouvez reproduire et diffuser. Ce texte est diffusé sous forme de tract sur le département du Tarn, vous pouvez nous demander la maquette pour un tirage en nous écrivant : lanoirceurdutableau@gmail.com

Les tableaux noirs n’ont pas été volés

Six professeurs du collège Albert Camus de Gaillac ont fait l’objet d’une plainte auprès de la gendarmerie pour effraction, intrusion et vol.
Ils ont été auditionnés, fichés — pris en photo de face, de profil, de trois-quart, leurs empreintes ont été relevées ; leurs maisons ont été perquisitionnées.

Comment en est-on arrivé là ?

Le contexte :

Le projet de rénovation du Collège Albert Camus date de 2010, année de la première et unique concertation à laquelle une partie des professeurs du collège a pu participer.

En juin 2016, sans concertation, des armoires, des tables, des chaises et des tableaux noirs sont balancés des fenêtres dans des bennes destinées à la décharge, alors qu’ils auraient pu être récupérés pour l’usage du collège ou par d’autres usagers.

En juin 2017, après de longs mois de démarches auprès de la direction de l’établissement et du Conseil Départemental pour demander que leur outil de travail — promis à la déchetterie — soit préservé, tous les courriers sont restés sans réponse. Des professeurs prennent l’initiative de démonter quelques tableaux noirs pour les réinstaller en classe à la rentrée, à côté des nouveaux tableaux qui doivent tous être blancs.

Les faits :

Le mercredi 28 juin 2017, en plein jour et en présence de la direction de l’établissement, qui n’exprime alors aucune opposition, ces professeurs sont rejoints par des parents d’élèves solidaires d’une action qu’ils considèrent légitime d’un point de vue pédagogique, écologique et financier.

Ensemble, ils démontent des tableaux noirs, action interrompue par l’arrivée d’une douzaine de gendarmes, alertés d’un “cambriolage au collège”.

Les professeurs sont ensuite auditionnés, et découvrent, à leur grande surprise que l’accusation porte sur des tabourets, tables, étagères… Accusations mensongères !

Cette plainte et son nouvel objet sont à l’origine de l’audition des professeurs incriminés et de la perquisition de leur maison à la recherche de ce matériel. Aucun de ces objets n’a bien sûr été retrouvé au domicile des enseignants.

Une procédure administrative est ouverte sur la base de ces accusations avant même que le rectorat ne les entende. Il est, entre autres, reproché aux professeurs de ne pas avoir tenu compte de la consultation menée par la direction, dont aurait résulté le choix de ne pas conserver les tableaux noirs. Autre mensonge !

Il n’y avait eu ni prise en compte des besoins péda-gogiques de chacun, ni vote au Conseil d’administration à ce sujet. Aucune décision n’avait été actée ni annoncée officiellement à l’équipe pédagogique.

Mais alors…
Que reproche-t-on à ces professionnels ?

D’avoir cherché à préserver un outil de travail qu’ils jugent indispensable pour l’enseignement de leur discipline ?

D’avoir agi selon les objectifs du développement durable enseignés aux élèves conformément aux recommandations de l’institution ?

D’avoir souhaité éviter des dépenses inutiles à l’heure où le Conseil Départemental parle d’économies ?

Dans une telle situation, chacun d’entre nous, s’il choisit d’agir contre l’absurdité, peut se retrouver broyé.

Depuis, la forte mobilisation du Comité de soutien et les 10 000 signatures de la pétition en ligne ont permis la suspension des poursuites administratives et l’arrêt de la procédure pénale.
Pour autant, les enseignants restent “fichés”. Les mensonges et la malveillance des accusateurs n’ont pas été punis.

Les mis en cause veulent à présent faire reconnaitre publiquement leur innocence et faire éclater les mensonges qui ont été prononcés.

La démesure et l’absurdité de la répression qui s’est abattue sur les six professeurs éclairent les contradictions de notre société.

Notre “affaire” est l’affaire de tous. Elle touche aussi à d’autres questions essentielles : le respect des salariés et de leur savoir-faire, la liberté de choisir ses outils de travail, la consultation des citoyens dans les choix des dépenses publiques.

Qui sont les “voleurs” ? Ceux qui sauvegardent le bien public ou ceux qui gaspillent l’argent public ?

Ces derniers nous entraînent dans une course vers la “modernisation” et “l’innovation” dans laquelle l’intérêt du marché prime au détriment de l’intérêt des citoyens. N’est-il pas temps d’interroger la pertinence du déferlement massif du numérique (permis par le tableau blanc) dans l’Éducation nationale comme ailleurs ?

Prenons l’exemple de Linky ou encore la “modernisation” de nos bureaux de poste où il faut à présent faire la queue deux fois pour des envois postaux.

Prenons l’exemple de la “modernisation des services” où nous n’avons plus d’interlocuteurs humains mais des plateformes téléphoniques.

Prenons l’exemple de la “numérisation forcée” où nous devons nous mêmes télécharger et imprimer les documents, où nous devons déclarer en ligne.

Où est le progrès pour les citoyens que nous sommes ?
Le numérique devrait libérer, il nous enchaîne.
Là où il y a de la chaîne, il n’y a pas de progrès

Tableaux noirs – 10 octobre 2017

Toutes les informations ici : www.tableauxnoirsblog.wordpress.com

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