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Les 10 « avantages » de l’antipédagogisme

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Luc Cédelle, qui anime le blog Ça n’engage que moi | Un regard sur l’Ecole vient de publier une belle analyse de la mouvance de “l’antipédagogisme”. Nous publions, avec son aimable autorisation, la première partie de ce billet et nous invitons nos lecteurs et lectrices à poursuivre la lecture sur le blog et à y découvrir aussi cet “autre regard” sur l’école.

La dénonciation du « pédagogisme » (dénonciation que nous appellerons ici antipédagogisme malgré les inconvénients que comporte l’usage d’un néologisme aggravé par un préfixe), recouvre, sur les thèmes scolaires, un ensemble de conceptions, de représentations, d’arguments, de références, de lieux communs, de clichés et même de running gags qui concourent à constituer un phénomène idéologique singulier.

Contrairement à un mythe répandu parmi les observateurs des questions éducatives, y compris certains chercheurs de haut niveau, l’existence et la vitalité de ce courant de pensée (ou de cet ensemble convergent de courants) n’est pas le produit artificiel «des médias» qui s’acharneraient à relancer sempiternellement la «fausse querelle stérile déconnectée du terrain», opposant «réformateurs» et «conservateurs» de l’École, «pédagogues» et «républicains», etc. C’est plutôt une réalité du débat public qui s’impose à tous les médias, même si certains s’en font le relais enthousiaste et fidèle au point d’avoir intégré l’antipédagogisme à leur positionnement éditorial permanent.

Elle s’impose d’abord parce que sa relance vient toujours du même côté et par les mêmes moyens : alors qu’on pouvait croire, à tort, la querelle en voie d’accalmie ou même en reflux, alors qu’on pouvait juger la veine polémique épuisée, surgit toujours un énième pamphlet qui parvient à renouveler le genre et à « faire événement », obligeant même les médias et les journalistes les plus réfractaires ou indifférents à y consacrer de la place. Dans le fonctionnement médiatique, l’événement, une fois constitué comme tel et indépendamment de la légitimité de son éclosion, impose sa loi.

S’il existe aussi des succès éditoriaux et médiatiques plus ou moins estampillés « pédagogie », ils sont de bien moindre ampleur et ne connaissent pas de pics comparables. Ou alors il s’agit de contributions s’écartant sensiblement de la littérature et de la norme pédagogiques pour donner, marketing à l’appui, dans le registre des solutions miracles. Mais même dans ce cas, exceptionnel, elles se déploient dans une logique auto promotionnelle et ne bâtissent pas leur succès sur un langage d’attaque. L’antipédagogisme lui, attaque dur et dru, en usant de toutes les figures de la dénonciation.

Bien qu’il repose sur le concept de « pédagogisme », désignant ce qu’il dénonce, l’antipédagogisme récuse pour lui-même le concept symétrique et donc le terme « antipédagogisme » qui en découle, pourtant bien plus factuel, policé et neutre sur le plan du vocabulaire que ceux de « réactionnaires » ou, pour citer le livre récent de Gregory Chambat, de « réac-publicains », utilisés par certains des ses adversaires. Dans un registre d’expression plus familier, les mêmes qui abusent du méprisant sobriquet « pédagogo », s’offusquent si, pour tenter de les désigner rationnellement, quelqu’un ose utiliser le diminutif « antipédago ».

Lire la suite (et les commentaires savoureux !) sur le blog Ça n’engage que moi | Un regard sur l’Ecole, par Luc Cédelle …

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