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Le droit de se former

Quand on parle de formation des enseignant-es, on pense spontanément à la formation initiale. Pourtant la formation continue, outre qu’elle est un droit, est une nécessité qui mériterait d’être examinée de plus près et défendue avec vigueur tant elle a été, elle aussi, réduite ou détournée ces dernières années.
Il ne s’agit pas de dire « c’était mieux avant » : l’école capitaliste a toujours trouvé des moyens divers pour mal traiter ses personnels, mais les luttes font que, sur certains points, des périodes ont connu des avancées, d’autres des reculs.
Si on compare la formation continue des enseignant-es actuelle avec ce qu’elle était il y a vingt-cinq ans, on voit clairement, en particulier dans le second degré, ce mouvement d’avancées et de reculs. Et on mesure par là même ce que la lutte pourrait nous permettre de reconquérir …
Prenons le cas d’une académie de taille moyenne (la mienne) en 1993-94 et en 2018-19, et comme exemple la formation continue des enseignant-es de lettres (second degré donc).
En 1993-94, le PAF (Programme académique de formation) comprenait pour les lettres 36 actions de formation pour un total de 1055 heures ; en 2018-19, il reste 8 formations et 92 heures.
Dans cet ensemble,
– les modules de préparation aux concours internes sont passés de 8 à 1 (il ne reste plus que l’agrégation interne) et les heures allouées de 211 à 50.
– les actions à public désigné (3 en 1993-94 pour un total de 48 heures, destinées en priorité aux non-titulaires) ont totalement disparu en 2018-19.
– les actions à candidature individuelle sont passées de 25 à 7, et les heures correspondantes de 796 à 42.
Il est intéressant encore de noter que ces actions à candidature individuelle, où chacun-e peut s’inscrire en fonction de ses intérêts ou de ses gouts, étaient en 1993-94 quasiment toutes assurées par des collègues formateurs ; en 2018-19, les deux-tiers du peu qui reste sont assurés par les IA-IPR, ce qui fait passer d’une formation plus ou moins coopérative à une formation clairement prescriptive.
Il est vrai que la formation continue il y a 25 ans était assurée via les MAFPEN (Mission académique de formation des personnels de l’Education nationale), conçues, suivant les préconisations du rapport de Peretti de 1982, de manière à donner une certaine autonomie au système de formation par rapport aux hiérarchies institutionnelles. On en est très loin sous le ministère Blanquer …

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