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Le Progrès social. Entretien avec Julien Gonthier de l’équipe du tout nouveau journal

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QdC a rencontré (par mail) Julien Gonthier, membre de l’équipe qui lance Le Progrès Social, ce nouveau quotidien qui proclame “Le Grand soir, c’est tous les matins !

* Retrouvez en fin d’entretien les liens vers les 3 premiers numéros !
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QdC : Lancer un quotidien « social et engagé » en 2016, un pari un peu fou ?

Julien Gonthier : Nous sommes conscients que le pari est un peu fou, mais si l’on s’arrête à ce genre de considération, on ne fait plus rien ! D’autres personnes nous ont aussi dit qu’il y avait grand besoin de projet alternatifs comme celui-ci quand on voyait le matraquage permanent de la pensée dominante, en gros celle du néolibéralisme « anti-social ». L’origine du projet part de ce constat et remonte environ à 18 mois, pendant lesquels nous avons construit le projet à tous les niveaux, en tirant évidemment des plans et en faisant des projections. Dans le contexte que nous vivons actuellement, il nous paraît non seulement crédible mais nécessaire, et viable car nous tablons sur un soutien de la part de ceux qui sont engagés dans le mouvement social, qui sont beaucoup plus nombreux qu’on le dit et ont besoin d’être exposés.

QdC : à quoi ressemblera ce journal (pagination, présentation, mais aussi contenu, ligne éditoriale) ?

JG : Ce sera, du mardi au samedi, un quatre pages format (560×360), tout en couleurs. L’édition du samedi sera augmentée d’un cahier de quatre pages intitulé « jours heureux », avec des chroniques sur le cinéma, les livres, la musique, les sorties (expos, spectacles) mais aussi l’éducation populaire, l’économie, l’international, la politique, etc.
Le cœur de la ligne éditoriale est de rendre compte de l’actualité nationale et internationale, mais en opérant une sélection et en traitant l’information du point de vue du mouvement social dans sa diversité, pour compenser le point de vue unilatéral de la presse en général, souvent au service de la pensée dominante. Il s’agit de redonner la parole à ce mouvement social, de proposer des sujets qui nous paraissent importants et qui n’ont aucune exposition ou très peu dans les médias.
C’est une volonté, enfin, de renouer avec la tradition première du mouvement ouvrier, qui à ses origines se dotait d’un organe de presse. Tout cela sans dogmatisme.

QdC : Pourquoi le choix du papier ?

JG : Le « tout numérique », censé au départ développer la démocratie, est plutôt en train d’échouer dans ce domaine. Évidemment, il ne s’agit pas de tout rejeter en bloc ! De très belles initiatives dans le mouvement social se sont bâties et continuent de se construire grâce au numérique. Mais en ce qui concerne la presse, le papier nous semble indispensable pour une raison très simple : un journal papier, ça se transmet de main en main. C’est donc plus propice à l’échange. D’autre part, toutes les études montrent que la lecture sur papier entraîne une attention plus soutenue.
Enfin, le chef de production d’une grande imprimerie nous informait récemment de ceci : contrairement à l’idée véhiculée, la presse papier en général, longtemps en crise, est en train de redémarrer, notamment aux USA. à tel point que des boites américaines, qui prévoient le même phénomène en Europe, sont en train d’y racheter et de développer en ce moment des usines de production d’encre, avec de gros investissements à la clé.

QdC : Le titre n’est-il pas un peu nostalgique ?

JG : Il n’y a dans ce titre aucune nostalgie. Pour nous, le progrès social doit être permanent et ne s’arrête pas à une certaine époque. Ce choix a été fait justement dans le but d’affirmer que ce progrès social est et doit être plus que jamais d’actualité aujourd’hui, et que des forces se mobilisent chaque jour pour résister et continuer de le construire. Quand on entend Manuel Valls, il y a quelques jours, affirmer que la « loi sur le travail » et sa liste de mesures pour casser le Code du travail constituent un « progrès social », cela nous conforte dans le choix de ce titre et dans notre volonté de montrer que le progrès social, ce n’est certainement pas ce qu’il dit ! Nous pensons que les vrais progressistes, ce sont ceux qui réfléchissent et se battent pour une société plus juste en proposant des alternatives au capitalisme agressif et triomphant qui écrase tout à l’heure actuelle. Non seulement dans la société, mais dans les esprits.
Quant à nos références, le mieux est de considérer le symbole choisi : l’églantine. Il renvoie aux premiers mouvements ouvriers de la fin du XIXe siècle, mais plus largement à tout ce qui touche l’émancipation, qu’elle soit politique, sociale, culturelle – pour faire court, tout ce qui a permis les grandes conquêtes sociales du XXe siècle. Que ce soit hier ou aujourd’hui, nous ne défendons pas des personnes ou un modèle particuliers. Ce n’est pas nôtre rôle, et en tant qu’organe de presse il ne faudra pas compter sur nous pour soutenir tel parti ou tel candidat au moment des élections ! En revanche, rendre compte d’initiatives et de projets alternatifs qui iraient dans le sens de cette émancipation, oui !
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QdC : D’où viennent les personnes du journal ?

JG : Les personnes à l’origine du quotidien, même si elles ont chacune une expérience et un parcours différents, se retrouvent sur les valeurs progressistes décrites auparavant : certains exercent encore des fonctions nationales ou régionales dans des organisations syndicales (Solidaires & CGT pour l’essentiel), d’autres militent depuis des années dans des associations ou des collectifs, certains encore sont simplement des journalistes en accord avec nos valeurs et qui voient dans le quotidien une belle occasion de publier des sujets jamais ou peu exposés dans la presse.

QdC : Quelle sera la place des lecteurs, des associations, des collectifs et du mouvement social dans sa diversité ?

JG : Pour les lecteurs, nous attendons de voir quelles vont être les réactions après les premiers numéros, les courriers que nous recevrons, leurs suggestions aussi. S’il y a matière, nous créerons une rubrique spécifique à court terme. Nous leur demanderons aussi d’alimenter s’ils le souhaitent notre agenda social et culturel, pour nous signaler un événement intéressant que nous aurions oublié.
D’autre part, si nous recevons des contributions intéressantes sur certains sujets, nous n’hésiterons pas à les publier.
En ce qui concerne le mouvement social, dans lequel nous avons un réseau important de contacts, nous tenterons justement de hiérarchiser et de traiter l’information en partie selon leur point de vue. Il y a d’ailleurs en page 4 une rubrique intitulées « Frères d’âme » qui présente des associations, des collectifs, des initiatives qui nous semblent aller dans le sens des valeurs progressistes que nous défendons.

QdC : Journal social mais quelle place pour la culture, l’écologie et le féminisme ?

Pour nous, le « social » embrasse tout cela.
Culturel : il y aura à chaque numéro en page 4 une rubrique « historique » au sens large du terme. Chaque mercredi dans « ça vaut le détour », une sélection signalant sorties de films, livres, diffusions télévision ou radios intéressantes, sans oublier la rubrique numérique.
L’écologie et le féminisme auront leur place au travers des articles ou dans la rubrique « Frères d’âme ». Et puis il y a évidemment les quatre pages du samedi, « jours heureux », dont nous avons parlé plus haut.

Propos recueillis par Grégory Chambat et François Spinner

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Les 3 premiers numéros en accès libre !

Numéro 1 – Le Progrès Social édition du 9 mars 2016
http://leprogressocial.fr/archive/Le-Progres-Social-1-09032016.pdf

Numéro 2 – Le Progrès Social édition du 10 mars 2016
http://leprogressocial.fr/archive/Le-Progres-Social-2-10032016.pdf

Numéro 3 – Le Progrès Social édition du 11 mars 2016
http://leprogressocial.fr/archive/Le-Progres-Social-3-11032016.pdf

S’abonner : http://leprogressocial.fr/-rouge-Abonnement-rouge-
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1 Comment

  1. François Spinner

    Si vous ne recevez pas le Progrès dans votre boite aux lettres…
    L’équipe du PS (sic) a expliqué que la Poste leur faisait des misères pour le routage et que les numéros ne devraient maintenant plus tarder à arriver chez les abonnés…

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