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La solidarité ne se taxe pas

Le lundi de Pentecôte, un jour férié pas comme les autres : travailler sans être payé pour financer la dépendance (depuis la canicule de 2003).
Cette année, c’est près de 3 milliards d’euros qui sont attendus (entre 4 et 5% du budget alloué à la dépendance par l’État).
Des contributions très différentes !
Pour les salariés, certains ne sont pas payés, d’autres le sont, certains utilisent une RTT, d’autres doivent répartir les sept heures de travail non rémunérées…
Pour les employeurs, la taxe « contribution solidarité autonomie » représente 0,30 % des salaires. S’ils conservent à leurs salariés le lundi de Pentecôte comme jour férié, la taxe est à leur charge. S’ils demandent à leurs salariés d’effectuer les 7 heures de travail sans rémunération, ils leur répercutent la taxe.
C’est une taxe obligatoire, on est très loin de la solidarité qui est plutôt une démarche, un engagement volontaire pour venir en aide à ceux qui possèdent moins, qui souffrent…
La solidarité ne peut pas être réduite à une journée.
La solidarité ne peut pas être réduite à une taxe.
La solidarité est essentielle pour que chacun ait accès à ses droits individuels et sociaux par la mutualité et la réciprocité des ressources nationales.

Mais la réalité est bien là, le gouvernement actuel ne souhaite pas faire vivre la solidarité au sein de la société : l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est supprimé, les retraites basées sur la solidarité sont réformées pour se capitaliser, le traitement du chômage s’individualise…
Ce que le gouvernement vise plutôt, c’est l’anéantissement de la solidarité, qu’elle soit portée par les gilets jaunes, les mouvements de résistance aux réformes, les syndicats, les associations…
Ce n’est pas un deuxième jour de la « solidarité » qui changera la donne !
L’idée de collectif devient obsolète, on lui préfère la juxtaposition d’individus se rassemblant sur des désirs et des défenses individuels. Pourquoi pas une pancarte pour chacun dans les marches, les manifestations ?
Le président Emmanuel Macron donne l’exemple : « JE veux », « JE regarde », « JE crois », « J’ambitionne »… Dans ses discours, il s’adresse aux millions de « JE ». Quand il s’adresse aux « NOUS», il inclut son « JE » dans le « NOUS » !
Et puis la « solidarité » serait réservée aux salariés !
Certes, les retraités imposables sont prélevés également des 0,3 %.
Mais il en manque des Français à l’appel !
Les ministres
Les députés
Les sénateurs
Les actionnaires
Les professions libérales, les indépendants
La solidarité, ce n’est pas quelques-uns sans les autres, c’est un bien précieux qui se vit avec la fraternité.
C’est ce qui permet de vivre chacun et tous, de penser l’avenir de tous et de chacun.
Bref, de faire système humain le plus longtemps possible.

1 Comment

  1. THIBAULT

    La solidarité ne se taxe pas
    La Pentecôte est une fête chrétienne qui symbolise “l’esprit saint”, la “Sainte Trinité” attachée aux mouvements religieux chrétiens.
    Ce n’est pas un hasard si cette commémoration est aujourd’hui taxée en France : c’est un impôt-temps quantifié.
    Ce n’est pas par hasard qu’en 2004 le gouvernement Raffarin décrète une taxation sur un jour férié en la présentant comme une journée dite “solidarité” sans connotation religieuse pour faire passer la pilule.
    En tout cas les vieux, personnes âgées, le 3eme, 4eme âge, et autres appellations pour désigner une classe d’âge “inactif’, ont servi de prétexte pour ce nouveau prélèvement “citoyen”. Actuellement ce n’est pas l’argent “récolté” qui permet d’améliorer le sort de cette population. L’exemple des EHPADE à gestion privées, est triste voir révoltant.
    Serait-ce toujours les mêmes français-e-s à revenus imposables qui doivent engraisser, se plier, subir, se soumettre aux désidérata d’un nombre de représentant-e-s gouvernementaux, administratifs, d’élus et fédérations syndicales pléthores ? A quand le dégraissage ?
    Cette journée qui porte mal sa dénomination, ne vaudrait-il pas envisager de la supprimer purement et simplement ? Idem pour le passage de l’heure d’hiver/été institué en 1976 (Gouvernement Giscard) suite à la crise pétrolière atteignant les pays occidentaux..
    Finalement c’est une taxe du domaine environnemental (taxe sur l’eau, taxe sur le CO2, taxes combustibles etc.) comme toute celles qui insidieusement fleurissent depuis lors, en utilisant les sentiments de responsabilité (mais pour qui), de sécurité, de culpabilité, de participation citoyenne, écologique (mot fourre-tout), de péchè etc.
    “Tous responsables mais pas coupables” (année 1980-90, sang contaminé) puis “pas coupables mais tous responsables (actuellement, affaires des prêtres pédophiles). Les mots ne veulent plus rien dire.
    L’idée est bien de modifier la perception du temps-travail-rémunéré par une croyance magique de gagner le paradis.
    Sommes-nous donc historiquement à une période charnière qui pourrait s’appeler le “Moyen Age du nouveau monde” ? Ce titre pourrait être celui d’un roman de science fiction.
    Le “y’a qu’à et pis tu sais” des années 80 au “faite ce que je dis et non ce que je fais” du gouvernement Macron, la novlangue est en marche !
    Je vous remercie Catherine Chabrun. Votre texte m’a fait réflechir et mettre les points sur les i de La solidarité en vaut la peine.

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