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La résilience politique

« Ce sont nos politiques d’hostilité qui, contraignant le développement du bidonville, le font demeurer comme situation indigne. Si nous considérions le bidonville autrement, si nous osions enfin accompagner ce qui s’y construit d’espaces comme de relations, alors nous apparaîtrait-il comme supplément de notre ville, non comme son envers (…) »

Pérou – Pôle d’Exploration des Ressources urbaines

Toute initiative sociale , portée de nos jours par des habitants et des citoyens ,confine par nature à une véritable « Résilience politique; comment en effet faire face à la complexité des exigences administratives et institutionnelles, à la culture du soupçon , de la justification, qui caractérise le climat en direction des associations, groupes et collectifs?

Mais, à l’inverse, toutes nos actions également s’adressent, il faut bien en convenir à d’autres véritables « résiliants » politiques: rescapés des politiques d’expulsion, du maintien dans une précarité inextricable; confrontés à la difficulté de faire aboutir la moindre demande de droit, à se maintenir eux mêmes vivants et combatifs dans un climat social et politique contraires.

La résilience est rarement envisagée du côté de la Politique. Pourtant elle c’est son origine; elle confine à la logique même du concept.

La résilience politique pourrait ainsi être définie comme la qualité paradoxale de celui et de ceux, qui, confrontés aux pires violences administratives et sociales, trouvent non seulement la capacité de « rebondir » , de se reconstruire, mais qui apportent aussi dans un environnement exsangue , une énergie sociale introuvable ailleurs.

« Nous les Rroms, disait Maria (une des premières services civiques Rroms de notre association, nous sommes capables de reconstruire notre maison chaque jour ». Et elle ajoutait: « Et vous, en seriez vous capable? »

Et en effet, trouverions nous la force , en pareille circonstance , de seulement nous relever nous mêmes?

Celui qui sait bâtir à partir de sa propre destruction, celui qui sait créer à partir de sa relégation, celui qui sait inventer à l’occasion de sa propre exclusion scolaire, alors celui là est résilient sociale et politique.

En Pédagogie sociale , nous inventons une école de la résilience. Elle n’est pas destinée à ceux qui y sont à ceux qui y oeuvrent , en tout cas pas seulement; elle est destinée à tous qui les côtoient et et les rencontrent.

C’est une école où on chante, et où on danse même et quand il faut danser sur les ruines de notre ancienne société. C’est une école où on construit , on jardine , une école où on cuisine.

La résilience politique est don et abandon ; elle est création gratuite de vie sociale. Elle réconcilie chacun et surtout les plus précaires avec tous les espaces et territoires qui ont été abandonnés: vie sociale, politique, économique, culturelle.

A Robinson, nous luttons contre la précarité et ses effets délétère, avec de la résilience politique; nous apprenons à sortir à ceux qui s’enferment; à parler , à ceux qui la bouclent; à se montrer à ceux qui se cachent; à s’afficher à ceux qui ont honte.

Nous nous appuyons sur ceux qui n’ont plus peur de rien (car le pire leur est déjà arrivé depuis très longtemps) pour soigner ceux qui ont toujours peur de tout: de déplaire, d’exister , d’inventer, de rencontrer, de sortir.

NA DARA !

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Graines d’orties

Association Intermèdes-Robinson

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