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La pédagogie à l’ère du connexionnisme généralisé

Le monde s’est trouvé progressivement inséré dans le filet du réseau des flux financiers et des technologies de l’information et de la communication. C’est le monde de la connexion, de l’interconnexion généralisée. Le réseau mondial connecte humains et non-humains(ordinateurs, téléphones…). Désormais l’humain ne peut plus se permettre de se déconnecter du réseau sous peine de marginalisation sociale.

Une pédagogie adaptée à la forme réseau

Ce monde de la connexion généralisée se doit de développer une pédagogie qui lui est adaptée : pédagogies des TICE, pédagogie de la carte heuristique… Si la forme réseau devient le paradigme dominant, elle ne pénètre pas l’école seulement à partir des nouvelles technologies : tablettes tactiles, tableaux numériques interactifs, applications ou encore environnement numérique de travail… ou de l’enseignement d’une culture numérique : s’initier au code à l’école.
Elles bénéficient également de l’appui des théories de l’apprentissage cognitivistes. Les sciences cognitives se trouvent au croisement de l’intelligence artificielle, des neurosciences et de la psychologie. La psychologie cognitive développe des modèles de théories de l’apprentissage reposant sur le paradigme de la connexion généralisée des informations. Se trouve ainsi posé une homologie entre les réseaux informatiques, le réseau neuronal et le réseau sémantique des concepts.
Un outil pédagogique et professionnel se trouve promu par sa capacité à organiser l’information en réseau : la carte mentale. La construction de ces cartes par l’apprenant implique qu’il mette en relation l’information et qu’il l’organise : les deux processus favorisent à la fois la compréhension et la mémorisation.
Il devient alors difficile de distinguer si cette pédagogie de la connexion généralisée est une adaptation à l’état de fait ou une prescription de ce qui doit être : prescription d’une certaine manière d’agencer ses pensées en les mettant en réseau.

La concurrence organisée entre les travailleurs humains et les non-humains

Mais l’enjeu n’est pas aujourd’hui de produire une pédagogie adaptée à la forme réseau. Il devient impératif de prévoir quelles seront les fonctions cognitives qui seront ou non externalisées et confiées au non-humains.
Le travailleur cognitif s’était cru à l’abri d’une telle externalisation. La machine ne serait capable que de remplacer l’humain pour des tâches répétitives et peu qualifiées : la caissière de supermarché, le vendeur de ticket, la restitution d’ouvrage en bibliothèque…
Mais désormais à la machine sont dévolus des emplois convoités : le drone remplace le pilote de chasse, le trading à haute fréquence, le trader humain… Certes on ne les regrettera pas : ils n’étaient pas bien sympathiques… Mais cet état de fait traduit néanmoins l’extension du champ de l’obsolescence du facteur humain.
Se pose alors une question pour les futurs travailleurs : quelles sont les qualités intellectuelles qui doivent être développées pour être en capacité de garder un emploi face à l’externalisation des compétences cognitives vers le non-humain.

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