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La jeunesse répond… “RÉSISTANCE !”

L’édito de l’Émancipation syndicale et pédagogique n°1, septembre 2018

Même fragilisé par les affaires et le départ de Hulot, Macron poursuit son offensive réactionnaire contre touTEs, migrantEs, travailleurEs, chômeurSEs, retraitéEs, bénéficiaires d’allocations… Et contre la jeunesse. Une véritable guerre avec des armes de guerre, des blesséEs, des opérations de quadrillage, de renseignement, d’enfermement, de harcèlement (cf. Canard Enchainé du 22/08)…

Cette guerre, les quartiers populaires la vivent déjà depuis longtemps et elle risque de s’intensifier vu que le plan banlieue de Macron, c’est affecter plus de flics, à la gâchette de plus en plus libérée. Mais à présent, c’est l’ensemble de la jeunesse qui est visée. Comme le confirment les affaires et mesures de cet été.

Les agissements de Benalla ont montré que Macron entretenait des barbouzes pour terroriser les jeunes ayant l’impudence de manifester le 1er mai ou de commémorer 68.

La guerre, toute “militaire”, contre les occupantEs de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, avec ses nombreux/ses blesséEs, montre à quel point le vieux monde des possédants que représente Macron et sa clique ne peut tolérer que la jeunesse expérimente des alternatives à cette société de la marchandisation et de l’ordre capitaliste. Il en va de même vis-à-vis de tout ce que les jeunes peuvent construire de différent, avec la criminalisation des squats et aussi avec la mort de l’éducation populaire programmée par une circulaire du 24 juillet. Le pouvoir détruit les lieux et activités que les jeunes ont librement choisis pour leur imposer l’enfermement, en prison, en centre fermé ou dans un service civil universel.

La guerre contre la jeunesse en formation s’est jouée avec une violence inédite lors des occupations et blocages des établissements d’enseignement, à l’initiative des forces de répression étatiques ou des fachos, en bonne intelligence, comme ce fut le cas dans les chasses aux exiléEs dans les Alpes. Le ministre de l’Intérieur connait bien les identitaires. Mais cette guerre se joue aussi sur le champ des réformes du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE avec Parcoursup qui vide des filières universitaires et trie des milliers de bachelierEs “qui ne savent pas ce qu’ils veulent et n’ont qu’à demander de l’aide au ministère” !

Et pour celles et ceux qui arriveront tout de même en fac, l’éjection rapide est organisée par l’arrêté licence 2018 du 7 août, au moins pour la moitié des étudiantEs qui ont l’obligation de travailler ou ont la charge d’enfants : contrôle terminal ne valant plus que pour 50 % de la note du semestre, disparition de la péréquation entre les deux semestres, choix pour les présidentEs d’universités d’organiser ou non la péréquation entre les matières d’un semestre, ainsi que les cessions de rattrapage et de priver unE étudiantE de bourse ou de visa à la faveur du “contrat de réussite pédagogique”.

Contre ceux et celles qui veulent démobiliser la jeunesse dans ce qu’elle peut porter de rupture pour en faire juste des consommateurEs et des employéEs zéléEs, la jeunesse répond (ou devrait répondre comme elle l’a fait maintes fois) “résistance !”. Pour cela, il faut qu’elle puisse s’organiser malgré l’expulsion rapide de ses occupations et la répression violente de ses manifestations. Le mouvement syndical peut y concourir en proposant des moyens logistiques et des lieux pour se réunir (une raison supplémentaire d’aider à l’achat du local Crozatier, cf. ci-contre) et en renforçant des initiatives, comme sur la ZAD N-D-D-L les 27 et 28 septembre ou les appels à se rassembler en soutien devant les lieux occupés, les commissariats et les tribunaux, comme à Rennes où a été obtenue la relaxe de J. B., en appel de sa condamnation à un an de prison ferme pour avoir défendu la ZAD.…

Rappelons-nous que la dernière victoire du mouvement syndical remonte à la lutte pour le retrait du CPE en 2006, impulsée par les jeunes puis rejointe par les syndicats et les quartiers.

Olivier Vinay, le 29 août 2018

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