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James Guillaume et la pédagogie de l’émancipation

Une petite présentation de James Guillaume par les initiateurs du colloque qui se déroulera jeudi 24 et vendredi 25 janvier à Genève avec la participation de Q2C

Sur le site The Conversation https://theconversation.com/james-guillaume-et-la-pedagogie-de-lemancipation-68007

Par son parcours singulier et méconnu, l’internationaliste suisse James Guillaume (1844-1916) a été un théoricien et un passeur des idées pédagogiques progressistes, en particulier l’éducation intégrale issue du monde socialiste et libertaire. Attentif à l’histoire de la Révolution française et de ses projets émancipateurs, il a contribué d’une manière très significative à l’édification des fondements théoriques de l’École de la Troisième République française.
L’expérience de l’internationalisme, puis la théorisation de l’École républicaine

Né à Londres, James Guillaume adhère à l’Association internationale des travailleurs (AIT) avant de devenir l’un des dirigeants de la Fédération jurassienne. Proche de Bakounine, il dirige cette fédération antiautoritaire à partir de 1872 et la rupture avec le Conseil général de l’AIT sous l’influence de Karl Marx. Il avait brièvement exercé les fonctions d’enseignant au Locle (en Suisse) et s’est intéressé aux questions éducatives dans le cadre de l’Internationale comme de la Fédération jurassienne. Après son départ en France en 1878 à l’invitation de Ferdinand Buisson, il participe activement à ses côtés à la création de l’instruction primaire sous la Troisième République.

Vulgarisateur, Guillaume contribue à la formation des enseignant(e)s au tournant des XIXᵉ et XXᵉ siècles par le biais de la grande entreprise intellectuelle dirigée par Buisson : le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire dont la parution démarre en 1878, ainsi que sa réédition de 1911, le Nouveau dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire. Il est aussi pendant 20 ans le secrétaire de rédaction de la Revue pédagogique et le rédacteur de sa rubrique « Courrier de l’extérieur », mettant ainsi ses multiples réseaux au service des lecteurs pour les informer de l’actualité pédagogique internationale. C’est la raison pour laquelle Buisson l’a qualifié en 1914, à l’occasion de ses 70 ans, « d’éducateur des éducateurs français ».

Avec un tel parcours, Guillaume a été un passeur des débats pédagogiques des premiers temps de l’internationalisme ouvrier au moment de la mise en place de l’École de la Troisième République française.

Ces circulations d’idées et cette porosité entre monde libertaire et pédagogie républicaine permettent de nuancer une représentation de « l’école de Jules Ferry » occultant des figures intermédiaires et méconnues qui ont discrètement contribué à son édification.

Il existe ainsi des liens inattendus entre milieux libertaires et républicains des années 1870-1914, tout particulièrement dans le domaine scolaire. Ils ont suscité des débats entre des acteurs aux opinions très diverses, mais qui partageaient un engagement commun pour une réforme sociale autant qu’éducative.

Émergence de la notion d’éducation intégrale

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