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Il suffit de passer le pont

Il suffit

Comme Georges Brassens :

« Il suffit de passer le pont,
C’est tout de suite l’aventure.
Laisse-moi tenir ton jupon
J’t’emmène visiter la nature.
Il suffit de trois petits bonds
C’est tout de suite la tarantelle,
Laisse-moi tenir ton jupon,
J’saurai ménager tes dentelles ».
Comme Etienne de la Boétie :

« (Il suffit) de ne plus le soutenir et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre ».

* * *
Rejoindre le troubadour de Sète ou l’ami de Montaigne, c’est goûter à l’émancipation ; il suffit de sauter le pas, trois petits bonds…
L’un évoque la hardiesse d’une jeunesse délurée, l’autre invite à se libérer de la servitude.

S’il est un domaine où l’émancipation des mentalités est désirable, c’est bien l’école.

Nous avons tous connu des professeurs qui nous ont marqués par leur largeur d’esprit, qui nous séduisaient par de l’affranchissement, du souffle, de l’audace, de la bousculade des tabous, de l’irrévérence, de la provocation, des visées hautes, de la fraternité, de la poésie.
Ces conquérants des idées, nous les chérissions d’autant plus que d’autres professeurs semblaient marquer le pas dans la tradition, à l’affût de nos erreurs, prompts à la sanction, à la dénonciation à nos parents, à la menace, jamais pétillants d’invention, sur la défensive.

Comment se fait-il qu’un enseignant se libère de la routine et que son collègue y stagne ?

En dehors de raisons psychologiques, donc tenant à l’aventure personnelle, voyons « les ponts à passer », « les colosses à faire fondre ».
Il suffit ( !) d’en dresser la liste et de commencer l’aventure hardiment, aller de la réflexion à l’action, un paradigme hautement politique, un élan pour l’éducation que le Futur mérite.

Or donc, pour un enseignement émancipateur, il convient de :
Transformer ses pratiques pour que l’élève se construise des savoirs savoureux avec les autres, dans la confiance maître/élève où l’erreur n’est plus punie. Donner la priorité au culturel sur le scolaire.
Etablir une cohérence entre modes d’apprentissage et modes d’évaluation, donc un apprentissage coopératif vaut une évaluation solidaire. Répondre à deux, c’est permis.
Faire apprendre jusqu’à la dernière minute avant les congés et ainsi éviter de perdre deux années scolaires sur douze (voir www.gben.be et www.panote.org ).
Former des équipes de professeurs dont le temps de présence à l’école déborde le temps des élèves pour une préparation mutuelle des cours.
Remplacer les devoirs obligatoires par des recherches libres à présenter aux condisciples et passer ainsi de la soumission au partage fraternel. Là, transmettre permet d’apprendre soi-même.
Substituer aux examens externes le chef-d’œuvre pédagogique.
Etablir l’horaire et les contenus des cours avec les élèves.

S’émanciper, c’est quitter ses prisons mentales pour agir librement avec les autres pour le bien de tous.
Il suffit de passer le pont,
C’est tout de suite l’aventure…

Ch. pepinstercharles@yahoo.be (GBEN)

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