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Engagement syndical et pédagogique : une logique sociale

Succès inattendu…

Presque trois cents participants aux ateliers proposés « Subvertir la pédagogie », qui se sont tenus en fin de semaine dernière au cours de deux journées, à la Maison des syndicats de Créteil. Les participants venaient de toute la France, et si tous les âges étaient représentés, la moyenne d’âge était nettement moins élevée que d’habitude dans les assemblées militantes de ces dernières années. Les sourcils se fronceront si on ajoute qu’ils étaient « actifs et enthousiastes », ça fait « langue de bois », et pourtant c’est vrai. L’étiquetage syndical de départ (SUD, Émancipation, CNT*) ne s’est pas traduit en surenchères radicales ni dans ce verbalisme de compensation que l’on constate parfois. Le ton final – et dès les premiers échanges – était plutôt « je vais voir lundi si je peux lancer ça dans ma classe » ou «  le journal de Rémi Hess, on va l’essayer dans notre Segpa ». Sans parler de la volonté de prolonger le stage à l’écrit, sous forme d’un numéro de N’Autre école qui en serait un compte-rendu voire plus : assez logique puisque cette revue est partie prenante à l’origine de ces deux journées, mais c’était inattendu de voir un comité de rédaction passer de cinq à vingt-huit personnes pour l’occasion !

… mais pour quoi ?

Qu’est-ce qui rassemblait vieux briscards de la pédagogie (pédagogie institutionnelle, Freinet, GFEN…), syndicalistes, enseignants en interrogation (ou participants de plusieurs catégories) ?

La volonté de sortir d’une école qui sélectionne et laisse de côté, qui n’ose plus affirmer ses potentialités émancipatrices, certainement.
Le désir de travailler en collectif, non pour écraser l’individu comme dans les modèles totalitaires qui ont si longtemps pesé sur le mouvement social, mais pour en faire une force pratique (échanger des expériences, monter des actions à plusieurs, sortir de sa petite structure) qui donne de la cohérence et donc un sens renouvelé à nos métiers.

L’idée aussi de changer les rapports avec les élèves, car l’asymétrie n’est pas antinomique de l’égalité.

Avec les parents des classes populaires aussi ? Ce sera certainement une piste pour un autre stage.

En attendant, c’est bien dans une logique doublement sociale que ces journées « subvertives » ont eu lieu : si nous voulons faire société dans et entre nos écoles, c’est pour construire (imaginer et bricoler) une autre école, une autre société.

Voir aussi la rubrique « stage » du site Q2C qui s’est lancé le pari d’essayer de rendre compte de ce foisonnement…

* Outre ces 3 mouvements syndicaux, le GFEN Ile-de-France, la revue N’Autre école et le site Questions de classe(s) étaient organisateurs.

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