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Compte-rendu de l’atelier 4 : « Subvertir ses pratiques pédagogiques, en EPS et ailleurs : un processus en cours… Venez témoigner ! »

réalisé par Peter, Florian, Mailys et Julien
(texte de présentation de l’atelier en fin de compte-rendu)

Proposant : Julien Mazeau, professeur EPS collège ZEP à Montataire (60)

Co-animateurs : Mailys, Audrey, Peter, Florian, Clément, Fabrice et Julien

L’atelier s’est déroulé le jeudi 30/01/14 de 13h45 à 15h15.

Une vingtaine de personnes étaient présentes.

L’atelier a commencé par une première phase, forcément longue (nous avons dépassé la vingtaine)  de présentation de chacun et de chacune : prénom, boulot, intérêt, attentes et ressources vis-à-vis du thème de l’atelier et état émotionnel actuel.

Certains avaient des interrogations précises en EPS, d’autres souhaitaient en savoir plus sur ce que pouvait être une pédagogie subversive. Quelques participant-e-s ont fait état de difficultés à travailler en résistant aux aliénations du système, d’autres ont manifesté leur plaisir à partager ensemble au sein d’un groupe portant des valeurs communes, comme défini par Rémi Hess lors de son intervention de la matinée, quelques participant-e-s sont apparu-e-s comme des personnes ressources sur le thème de la subversion en EPS et sont devenu-e-s au cours de l’atelier co-animateurs/trices.
L’atelier s’est poursuivi par le jeu coopératif du nœud Gordien, les participant-e-s devant se donner les mains sauf à leurs voisins directs puis défaire le nœud ainsi formé sans se lâcher les mains.

Nous nous sommes ensuite réparti-e-s en deux groupes de partage d’expérience (groupe EPS et groupe subversion en général). La quasi-totalité des participant-e-s a partagé sur l’EPS, tandis qu’un groupe de quatre échangeaient dans le couloir sur le rapport du corps dans un environnement spatial et temporel fortement contraint, nous empêchant littéralement de faire correctement ce que nous prenons pour notre mission pédagogique. Les participant-e-s au groupe EPS ont pu dialoguer à partir de leur vécu, leurs demandes, leurs questions et leurs essais. Les co-animateurs/trices ont émergé du groupe proposant une gestion collective de la parole. Les échanges ont portés sur les trucs qui ont été expérimentés et suggérés par les collègues-ressources en réponse à des questions :

– Jeux sur les prénoms : faire une grande ronde et s’asseoir de préférence à côté de personnes qu’on ne connaît pas. Parler chacun son tour au grand groupe en disant « je suis assisE à côté de X et de X » puis enchaîner jusqu’à la fin du tour. Changer de place sans s’asseoir à côté des mêmes personnes et recommencer le jeu jusqu’à ce que plus personne ne se trompe.

– Les ateliers animés par les élèves : ils-elles ont tous et toutes une compétence mieux maîtrisée se basant sur leur propre vécu sur une activité sportive. Proposition par les élèves volontaires d’animation d’1 atelier de 15 mn. Si plusieurs ateliers sont proposés, l’enseignant en choisit quelques uns et inscrit les élèves qui le souhaitent dans les ateliers en gérant les rotations.

– Le problème de la concurrence forte sur une course. Solutions suggérées :

Jeux à courir avec victoire par équipe

Les équipes peuvent évoluer : à chaque course, l’équipe qui a gagné échange son meilleur coureur avec le meilleur coureur de l’équipe qui a perdue.

Positionnement de l’élève par rapport à lui-elle – même sous type de contrat personnel. Dépasser ses propres performances, ses propres limites.

– Ne pas laisser choisir les élèves dans la composition des équipes pour désamorcer les choix par niveaux.

– Les chefs d’œuvre :

Placer de observateurs qui essaient de diagnostiquer les critères de réussite et de valider ou non le chef d’œuvre proposé par un élève. Valorisation de celui-celle qui réussit son propre chef d’œuvre.

– Laisser libre cours à la jubilation personnelle qui ne se construit pas en défavorisant l’autre puis sert le groupe en utilisant les éléments de réussite des meilleur-e-s.

– Faire en sorte qu’ils-elles partent toutes et tous de zéro. Utiliser des activités physiques peu normées, avec moins de clichés, comme le roller.

– Course en faisant des petits tours (sous-entendu, on ne sait plus qui est devant ni derrière), pas des allers-retours

– Donner comme objectif d’arriver à gagner de justesse la meilleure équipe en posant des contraintes aux équipiers. Les cartes de contrainte existent déjà sur des activités comme le relais et les sports collectifs.

– En sport collectif : celui-celle qui marque change d’équipe. On peut aussi faire jouer un match de foot à 3 équipes, ça crée de nouvelles solidarités.

L’atelier s’est conclu par deux pratiques corporelles : un exercice de relaxation, assis sur une chaise, guidée par la voix enregistrée d’une comédienne, extrait d’un ouvrage (1) et un cercle circassien (mixer : danse collective avec changement de partenaire) sur une musique néo-traditionnelle.

(1)Eline Snel, Calme et attentif comme une grenouille, 2012
 Traité critique d’Éducation Physique et Sportive, Éditions Quel Corps ?, sous la direction de F. Baillette et de J-M Brohm, 1984

Témoignage du proposant : ce qui m’a marqué dans cet atelier est la richesse des personnes dans leurs singularités et la capacité d’autogestion des participants-auteurs de l’atelier.

Texte de présentation de l’atelier 4 :

Subvertir ses pratiques pédagogiques, en EPS et ailleurs : un processus en cours… Venez témoigner !

Une proposition, non pas d’une présentation de pratiques subversives présentes ou passées mais d’ouverture d’un espace et d’un temps pour partager sur le processus subversif en cours pour chacun dans son activité avec les enfants et les adultes, dans ses représentations et dans ses ressentis, sur ce qui fait cheminer chacun, sur les actes posés, les essais, les réussites et les erreurs, les apprentissages dans l’expérience, les changements en cours et ceux déjà opérés.

Une proposition, non pas d’un débat d’idées sur les pratiques subversives mais d’un témoignage à partir de soi, de son activité, de ses représentations et de ses ressentis sur son cheminement et ses tâtonnements expérimentaux subversifs dans sa vie professionnelle et d’une écoute intérieure de ce que provoque les témoignages.

Une proposition, non pas d’un échange idéologique habituel dans le milieu militant, mais d’un cadre différent qui permette un partage en confiance, un témoignage à partir de soi et pour soi avec la règle du non-jugement, du parler à partir de soi en employant le “Je”, du parler à partir de son expérience propre et de son ressenti/réfléchi plus qu’à partir de généralités et de grands principes, avec la demande d’une écoute bienveillante et encourageante pour ceux qui témoignent.
“Il faut une certaine dose de tendresse pour se mettre à marcher malgré tout ce qui s’y oppose, pour se réveiller après une si longue nuit. Il faut une certaine dose de tendresse pour deviner, dans cette obscurité, un filet de lumière…”(Déclaration de principes de l’EZLN).

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