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Compte rendu de l’atelier 14 TCF “S’émanciper en s’appropriant l’espace commun”

Transmettre, Communiquer, se Former Collectif autogéré d’analyses et d’échanges de pratiques Stage subvertir les pratiques pédagogiques Compte rendu de l’atelier 14 du jeudi 30 janvier 2014 à 15h30, En orange, le descriptif de l’atelier En noir, le déroulé de l’atelier Autres couleurs : témoignages des co-animateurs, Peter, Jean-Marie, Mourtaza NB pour les couleurs se reporter au fichier ci-dessous ! compte_rendu_de_l_atelier_14.docx • Quel intitulé ? “S’émanciper en s’appropriant l’espace commun” • À qui est-il destiné ? À toute personne (enseignante ou non) engagée, concernée ou en recherche dans une démarche d’éducation populaire. • Qui l’anime ? Peter BENOIT, Jean-Marie FERNIER, Mourtaza CHOPRA, enseignants dans le Primaire et le Secondaire publics, membres du collectif autogéré TCF (Transmettre, Communiquer, se Former) Mourtaza rend compte de cet atelier comme animateur et participant : «Le but, comme je le vois : faire germer les implications d’une pratique collective dans l’atelier lui-même, ici, en essayant de reprendre ensemble notre espace, d’y vivre des choses ensemble.» « La séance commencera vers 15h40, les retardataires (venant de l’atelier précédent, partis fumer une cigarette ou prendre l’air…) s’installant progressivement autour de cinq groupes de tables. » Quelques minutes pour constater l’état de notre corps : Peter, membre de TCF, propose « une simple écoute du corps, assis-e sur sa chaise, les mains sur les genoux et les yeux fermés : il s’agit de percevoir sans juger les stimuli externes (sons, chaleur…) et les mouvements internes du corps. Faire un état des lieux en début de séance. » • Comment, sous quelle forme sera-t-il proposé ? – Présentation rapide du collectif et de sa démarche, PRESENTATION DE TCF : Historique et fonctionnement du collectif « Présentation de TCF : de futurs enseignants ont voulu faire quelque chose ensemble : s’entraider en vivifiant nos pratiques en commun. » D’où venons-nous ? TCF est un collectif engagé dans la pratique de l’autoformation, constitué à l’initiative de ses membres (à l’origine enseignants en formation à l’IUFM 93) pour échanger à propos de leurs pratiques professionnelles, aboutissant à l’animation (de 1995 à 2001) de stages autigérés. S’appuyant sur l’écoute mutuelle et la coopération entre pairs, ces stages ont permis de construire un ensemble de pratiques : partage de savoir-faire, réflexions sur la pratique, les initiatives d’autogestion du groupe permettant d’expérimenter et d’identifier la relation de parité qui lie les acteurs d’une tâche, quels que soient leurs statuts respectifs, occasion aussi de reconnaître comment les relations de pouvoir font obstacle à la coopération en vue d’un objectif. Aujourd’hui ? Aujourd’hui, TCF constitue un dispositif alternatif dans son fonctionnement interne comme dans les relations avec ses partenaires. Ses réunions de travail se partagent entre ces temps de parole -destinés à ce que chacun sorte de son isolement de praticien- et la conception et l’élaboration d’outils destinés à favoriser la mutualisation et le partage des pratiques, les différences étant reconnues comme ressources et non comme sources d’inégalités. S’engager ainsi dans des coopérations selon une logique de réseau, de mise en commun des ressources et des savoirs est une constante de TCF. Quelles sont nos actions ? Entre autres actions, le collectif a présenté en 2002 et 2006 son travail à la Biennale de l’Éducation et de la Formation. Il est intervenu pendant près de dix ans auprès de stagiaires du centre de Livry-Gargan lors de journées de préparation à la prise de fonction, a accueilli des stagiaires en classe (modules Pédagogie TCF en pratique) et a organisé en IUFM les premières et deuxièmes Rencontres franciliennes de collectifs locaux d’analyse et d’échanges de pratiques éducatives. TCF développe également des contacts avec des chercheurs ou des organisations coopératives. Jean-Marie et Peter, à l’origine de TCF, » situent l’atelier dans la démarche émancipatrice qui motiva la création du collectif. Son fonctionnement autogéré consiste entre autres à auto-expérimenter les pédagogies alternatives que nous essayons de mettre en place dans nos lieux de travail. » • Pourquoi cet atelier ? Le cadre spatial de nos activités, de notre travail subit souvent l’influence de forces qui nous échappent : relations de domination, non-dits et interdits divers… Nos gestes les plus quotidiens témoignent de cet enfermement inconscient. Dans l’atelier, nous tenterons d’en prendre conscience dans trois espaces : l’environnement, le corps, le raisonnement. L’atelier, en s’appuyant sur des pratiques sociales émancipatrices utilisées au sein du collectif TCF, propose une démarche -transférable et utilisable par tous- ouvrant à une appropriation (spatiale, corporelle, pédagogique) libérante de l’environnement. La mise en œuvre de cette démarche prendra forme en intégrant l’expérience de terrain des participants. Jean-Marie : « Il s’agissait d’aborder quelques démarches pratiques permettant de subvertir les attitudes faussées par les habitudes sociales de soumission à un (dés)ordre établi, oubli, méconnaissance de la condition corporelle des cerveaux, de l’aspect matériel des pratiques et des sujets scolaires. Après une brève évocation de l’histoire de TCF, comme innovation dans les pratiques institutionnelles dès la formation des maîtres, il était proposé d’entrer dans une série de pratiques pour favoriser une conscience pleine des ressources des élèves comme des enseignants pour échapper à la domination de stéréotypes aliénants dans l’inscription dans l’espace de travail, dans la (non-)perception de soi à la tâche, dans l’image sclérosée des signes du langage mathématique. Le tout était précédé et suivi d’une très brève introspection par chacun de son état au début et à la fin de la séance, outil pour se dégager des conditionnements externes. » L’ESPACE de TRAVAIL : – Appropriation collective de l’environnement à l’aide d’un matériel léger permettant de symboliser les divers éléments de l’espace d’une classe, d’un atelier, d’une salle de conférence, d’un chantier… « La petite trentaine de participants est d’emblée confrontée, de manière ludique, aux contraintes apparemment fortes d’un environnement spatial, d’où il apparaitra qu’il est possible, par la subversion des normes souvent inconscientes, de dégager un espace de liberté. » Constitution de 5 groupes de n participants et présentation de la tâche : « Vous commencez demain dans un nouveau lieu. Vous disposez du plan de classe et de modèles du mobilier à l’échelle, à découper. Entendez-vous en groupe sur une disposition du mobilier et fixez-le sur le plan avec la patafix.». Distribution du matériel «1ère partie : distribution de cartons, pâte adhésive… Tout le monde veut tellement faire avec ses mains que je n’ai pas pu finir de donner mes consignes. Difficile de les arrêter !» « Chaque groupe affiche son plan. » Mourtaza demande la (pure) description. « Comme je ne vois pas, je demande que chacun des rapporteurs explique la classe qu’il accroche. C’est très varié. On demande ce qui change à chaque fois. La discussion est trop courte mais il y est par exemple question de savoir si on privilégie le déplacement des corps ou la bonne transmission de la parole. » « Voici n dispositions de classe. À votre avis qu’est-ce qui change si l’on prend l’une ou si l’on prend l’autre ? » Discussion amenant à constater le lien entre gestion et gestuelle de l’espace, circulation du pouvoir et relations d’autorité. « La variété des propositions suffit à constater l’importance des représentations sociales, et par là-même l’imposition de normes au contenu politique absolument pas neutre. » LE CORPS : – Appropriation collective par le corps : quelques postures de yoga et exercices connectant le corps et l’espace utilisables en situation pédagogique. « Le corps, autre espace à la fois intérieur et extérieur, dont la prise de conscience participe également de possibilités émancipatrices : il s’agit ici d’oser utiliser un environnement spatial non reconnu pour cet usage (par exemple la salle de classe) pour relier l’espace intérieur et l’espace extérieur. » Assise : « Jean-Marie propose de sentir comment on peut, en étant bien appuyé sur son assiette, être mieux disposé à la réception. On est aussi en position de dire des choses sans les balancer. » « Je cherche la plage la plus horizontale de mon siège (sur beaucoup on n’en trouve qu’en s’avançant jusqu’au bord) et m’y installe en équilibre sur les os des fesses (ischions), os arrondis permettant d’approcher avec précision son point d’équilibre. Mon tronc se pose alors verticalement sur le bassin, sans effort pour compenser une quelconque inclinaison : la respiration peut, elle aussi, suivre son cours, libérée d’efforts la contrariant. Ainsi posé d’aplomb, déconnecté du maximum de tensions, y compris celles entraînées par mes éventuelles émotions (tout ceci peut faire l’objet d’un entraînement qui devient réflexe), je suis plus disponible et ouvert aux questions et remarques – ou interventions de tous ordres – et moins vulnérable à l’agitation émotionnelle. » Postures : une ou deux postures simples effectuées dans l’espace restreint de la classe «Détente pour la classe, sans changer de place, par Peter : étirement, déploiement du corps vers le haut.» « N-B La présence de Mourtaza, au profil “non conforme” puisque différent du profil dominant, et différant (assumant sa différence, agissant sur son mode spécifique) était probablement motrice, inductrice d’attention aux ressources et originalités personnelles… » Perception spatiale (Mourtaza) : «Je tente de faire sentir comment une plus grande communication modifie la perception; en se prenant les mains, puis en se mouvant les uns par rapport aux autres, et en se rasseyant en s’étant repris la main, ils s’assoient de façon plus harmonieuse.» « La subversion de codes sociaux est d’autant productive que la conscience de l’environnement nous permet d’exercer notre mission. Ainsi, ce qui peut paraître comme un détournement ludique et purement formel des outils dont nous disposons élargit de fait notre liberté. » «J’introduis rapidement l’interdépendance entre géométrie et sociabilité (pouvoir envisager l’ensemble des rapports de plusieurs manières).» – Appropriation collective du raisonnement : créations spatialisées mathématique et littéraire. LE RAISONNEMENT : « Que ce soit sur un plan de classe, dans celle-ci, ou sur une feuille blanche, les contournements, subversion, détournement et autres pratiques alternatives ouvrent un horizon insoupçonné. La pédagogie se libère des sombres desseins de l’école-caserne. » Explication de la première phase de la création mathématique : proposer (au hasard) 7 nombres, 7 signes opératoires, 7 figures géométriques. Au mur, phase 2 : proposer des opérations en ligne à partir des éléments existants, surlignés en couleur. « Peter nous présente les “mathématiques naturelles” auxquelles ont été introduits les premiers participants de TCF. Les participants présents proposent des signes mathématiques avec lesquels ils vont devoir former des propositions compréhensibles dans la planète mathématique. Ils se mettent à regarder les signes autrement. L’ellipse devient un zéro et le prisme triangulaire est utilisé comme un 9 (nombre de ses arrêtes), lequel 9 peut être renversé en 6. Les symboles mathématiques deviennent des pièces de construction, des éléments manipulables  de bricolage qu’on s’échange. Émulation visible. » ETAT du CORPS (Peter), comparaison avec le début de séance. Fin de l’atelier vers 17h05.

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