Menu Fermer

Compte-rendu de l’atelier 18 « Questionner un texte historique »

Présentation des stagiaires

Il y a une majorité de professeurs d’Histoire-Géographie, mais aussi des professeurs des écoles, des professeurs de SVT, langues, philosophie…

Les attentes sont de deux ordres: comment faire évoluer notre pratique disciplinaire vers quelque chose de vraiment subversif, mais aussi curiosité vis-à-vis d’un atelier de Pascal Diard dont l’atelier de la veille a rencontré beaucoup de succès!

Pour Pascal, la pédagogie est vraiment une question politique, il s’agit de construire une pensée critique.

Démarche autour d’un document historique

D’habitude, l’enseignant donne aux élèves un document et des questions. Mais il est possible de faire autrement:

-on livre un document sans question mais avec des consignes: « écrivez tout ce qui vous vient en tête », « faites des mises en relation », « tirez les conclusions que vous voulez ». Il n’y a donc pas de question. Mais au bout d’un moment, les élèves demandent s’ils peuvent s’en poser!

Exemple: travail autour de l’Affiche Rouge. Les élèves se demandent alors pourquoi elle est rouge, qui est représenté? Et finalement: « mais qui a fait cette affiche? ». Le CM est alors très facile à faire derrière.

-lecture silencieuse avec questions préalables: on inverse la démarche puisque l’on donne d’abord les questions puis le document. Le lecteur est donc bien celui qui donne du sens à la lecture puisque l’on peut essayer de répondre aux questions sans le document.

Activité en groupe (3 groupe de 7 stagiaires): lecture silencieuse avec questions préalables

1.Chacun lit individuellement les questions sans avoir le document

2.Chacun lit le document (allocution radioffusée de Pétain) et essaie de répondre individuellement aux questions

3.Mise en commun des réponses au sein du groupe

Chaque groupe a en commun la première et la dernière questions. Celles du milieu varient.

-La première question est une question de prélèvement d’information dans le document. Elle permet normalement aux élèves en difficulté de s’impliquer plus facilement. Ici, il s’agit de trouver « la ou les expressions qui indiquent le contexte ». Les mots « expressions » et « contexte » peuvent éventuellement poser problème. Il faut alors inciter les élèves à passer aux questions suivantes.

-Les questions suivantes obligent les élèves à mettre en relation plusieurs informations du texte. Ici, les questions tournent autour de la collaboration, de la France, de l’Europe. A chaque fois, la question amène les élèves à s’intérroger sur ces notions et leur signification actuelle.

-La dernière question amène les élèves au-delà du texte. Les élèves s’impliquent personnellement dans le sujet. Ici, il s’agit de s’intérroger sur l’Histoire.

Les questions médianes sont différentes mais renvoient tout de même à des choses communes car l’on constate que chaque groupe est amené à débattre, finalement, des questions des autres. Par exmple, même si la question concerne l’Europe, les stagiaires évoquent à ce sujet la collaboration, la France…

On remarque que le travail de groupe est difficile à arrêter tant les stagiaires sont impliqués.

Correction

Elle passe par une « animation tableau »: chaque groupe présente ses éléments de réponses que l’enseignant note au tableau sous forme de schéma. Ainsi, le schéma se complète avec les réponses de chacun des groupes et cela montre que l’enseignant est en train de penser pendant qu’il écoute.

Pourquoi cette activité est-elle subversive?

-le travail de groupe permet la confrontation des idées. Chacun est obligé de justifier, d’argumenter. Le travail de groupe n’a de sens que si chaque individu s’empare de la dimension collective.

-Chacun lit différemment, comprend différemment. L’intérêt des questions est qu’elles n’apellent pas de réponse univoque. Chaque réponse a sa place. Attention néanmoins à garder en tête que c’est l’expression de la réponse qui peut être différente. Certaines interprétations peuvent être “partielles”, “idéologiquement déterminées” ou bien encore “historiquement datées” et on ne peut les conserver.

-Donner les questions avant le document crée une attente: l’élève réclame le document.

-Cela bouscule le rapport à la question. Les élèves s’emparent réellement des questions puisqu’ils les interprètent avant d’avoir lu le document. La lecture du document est alors active.

Remarques: choisir le document et poser les questions

Les textes choisis sont des textes qui travaillent sur des concepts universels. Les questions invitent alors au va-et-vient entre le passé et le présent des élèves.

Il peut être intéressant de faire comparer les documents originaux à ceux publiés dans les manuels car les différences, les ellipses sont souvent énormes.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *